• RESUME:

    Oldi, créateur et créature de ce blog, passe des vacances peu agréables à Trouperdu. Qu'a-t'il donc fait aujourd'hui? Voyez en dessous...

    Bonjour à tous! La journée d'aujourd'hui n'était pas seulement chiante, elle était aussi stressante. Laissez-moi vous expliquer.

    Si vous êtes un(e) habitué(e), vous devinez ce qui a pu m'arriver. Si vous venez d'arriver, je vais résumer: j'ai loué une maison sur un seul piloti au milieu du lac Apoulquaud. Cette situation fait que cette maison risque de tomber dans le lac si les charges ne sont pas bien réparties. Ensuite, ce lac est peuplé d'horribles bestioles: les araignées argentées du lac Apoulquaud (voir glossaire). Si vous n'avez pas envie d'ouvrir cette page (paresseux, va) je vais vous en parler. En gros, ces araignées sont immenses, carnivores, ont un jet d'acide qui leur sort de la bouche et sont de plus très inesthétiques. Bon point: elles ne se manifestent pas si on ne les dérange pas. Mauvais point: je les ai dérangées. En effet, hier, j'ai oublié les recommandations de mon guide et ai balancé un gâteau dégueulasse par dessus-bord - or ces araignées DETESTENT qu'on jette quelque chose dans leur lac. Je me suis couché en espérant qu'elles avaient le sommeil lourd.

    Ce matin, j'ai découvert qu'elles n'avaient PAS le sommeil lourd.

    Sous l'effet du stress, je n'arrivais pas à dormir - c'est, finalement, ce qui m'a sauvé la vie. Aux environs de 2 heures du matin, j'ai entendu un bruit provenant de la fenêtre. Je me suis levé d'un bond, saisissant au passage mon courage à une main et ma lampe de poche de l'autre et j'ai éclairé en quatrième vitesse la dite fenêtre. Et elle était là.

    Elle était comme toutes les araignées: crocs luisants, pattes poilues, yeux noirs et cruels, normal quoi. Mais elle faisait plus de 40 cm d'envergure. Et surtout, elle n'était pas seule.

    Peu à peu, j'ai entendu des grattements provenir de toutes les parois de la maison. J'ai compris qu'au-dehors, des centaines de ces bestioles escaladaient ma maison sur piloti sans "s", cherchant un moyen d'entrer. Aparamment, elles n'ont pas aimé le Schtroungelblopff que je leur ai envoyé. Remarque, je les comprends.

    La langue française est très riche. Par exemple, il existe des tas de synonymes pour les mots courants. Prenons le mot "crétin". On peut aisément le remplacer par d'autres expressions, des gentilles comme "bêta" ou "simplet", des plus méchantes comme "débile" ou "abruti", ou bien des carrément désagréables comme "pauvre con" ou encore " t'es vraiment qu'un putain de connard".

    Tout ça pour finalement vous dire que je ne savais pas lequel de ces adjectifs utiliser pour me qualifier lorsque je me suis rendu compte que j'avais laissée ouverte la fenêtre de la chambre d'amis.

    Bien évidemment, je me suis précipité. En entrant, j'ai découvert qu'une bonne douzaine d'araignées argentées en avait fait de même. Au passage, je crois avoir battu un record: je n'en ai pas sous la main, alors veuillez vérifier vous-même dans le Guiness Book le record d'ouverture-cri-fermeture de porte: j'ai fait 0,08 secondes. Remarque, les araignées sont très rapides elles aussi: j'ai claqué la porte puis je me suis rendu compte que j'avais coupé la patte de l'une d'entre elles. C'était juste. Bon. une patte en moins. A raison de 8 gambettes par tête de pipe, ça fait encore plus de 1200 pattes à couper (approximativement: j'avais autre chose à faire que compter).

    Mais, bien que j'ai soigneusement organisé ma position défensive, j'étais dans une sale situation: j'étais seul face à des centaines de bestioles qui ne me lâcheraient pas tant que je ne serais pas découpé en petit morceaux de 100 grammes chacun.

    Après une phase de calme plat, les choses se sont accélérées: aux environs de 3 heures du matin, la maison a commencé à bouger dans tous les sens. Les araignées s'énervaient. C'est sûr que si vous aviez une faim de loup et que vous aviez en face de vous un bon gros rôti de boeuf enfermé dans un coffre-fort, vous deviendriez complètement chtarbé. Toutefois, si cela devrait vous arriver, les araignées auraient tout de même un avantage sur vous: les coffres-forts ne sont pas fragiles. Ma maison, si. Et c'est là le problème.

    J'avais condamné la porte d'entrée et les fenêtres; mais il restait toujours des bestioles dans la chambre d'amis, au premier. Or, il se trouve qu'à force de gratter à la porte, les araignées avaient entaillé certaines parties et j'ai constaté avec effarement des fissures laissant apercevoir leurs figures hargneuses. J'étais dans une très, très, très mauvaise situation. 1)les araignées allaient bientôt passer. 2)le seul moyen que j'ai de les faire stopper risque de faire s'écrouler ma maison sur piloti sans "s". Bon. Je tentai le coup. Tant qu'à mourir, que ce soit dans l'honneur.

    Comme je l'avais prévu, les araignées passèrent la porte. Comme je l'avais prévu, elles se ruèrent dans le couloir. Et comme je l'avais prévu, le choc de ces multiples pattes martelant le plancher fit choir l'étagère que j'avais préalablement décrochée de son mur natal. Huit bestioles furent écrabouillées dans un splatch peu ragoûtant; cinq autres furent prises de surprise, et toutes celles qui restaient se heurtèrent aux cinq précédentes qui, sous le choc, avaient stoppé leur course. Je profitai de cet effet de surprise pour fermer à double tour la porte du couloir, tout en faisant coulisser la commode devant la porte en question.

    MAIS...

    Comme je l'avais deviné mais néanmoins pas espéré, la maison, sous le choc de l'étagère croulante, avait fortement penché. Tandi qu'un grincement effroyable se faisait entendre, tous les objets de l'habitation glissaient à présent vers moi, qui étais acculé entre la porte fermée et un frigo menaçant qui se déplacait lentement vers une pauvre victime à écrabouiller - en l'occurance, MOI. Ma seule solution était de rétablir le centre de gravité. D'un bond, j'évitai l'engin électroménager, et cvourai à l'autre bout de la maison. On se serait cru pendant le naufrage du Titanic. Je me blotissai dans le coin de la maison opposé aux araignées et attrapai le fil du frigo, qui, heureusement, était vide (la gastronomie de la région n'est pas terrible). Le poids de l'engin redressa la maison, et il me suffit de déplacer quelques autres bibelots pour que l'ahitation redevienne calme.

    Mais l'accalmie fut de courte durée. Les araignées, remises de ce ballet un peu étrange, avaient repris du poil de la bête et grattaient frénétiquement la porte. J'étais en mauvaise posture. Cette porte était mon dernier rempart contre ces araignées. Si elle cédait, j'étais foutu. Paniqué, je cherchai envain un moyen de les arrêter, pulvérisant de l'insecticide entre les charnières de la porte, donnant des coups sur celle-ci pour effrayer mes agresseurs, et cherchant dans le Guide touristique de Trouperdu un moyen de les vaincre, mais tout ce qu'il y avait à "araignées argentées" était une brève description de leur physique, leur mode de vie, leur mode de reproduction, bref rien d'intéressant (j'ai cru être sauvé en voyant qu'il y avait une rubrique "que faire face à des araignées argentées?" mais cette rubrique contenait seulement des exemples pour bien rédiger son testament ainsi que le texte intégral du Notre-Père).

    La porte commençait à céder. Les fenêtres se craquelaient. La porte d'entrée se fracassa. Dire que j'allais mourir sans même avoir une dernière volonté (personnellement, j'ai toujours voulu me mettre du rouge à lèvres, danser tout nu sur un pied devant la maison-blanche et me teindre les cheveux en rose, en vert et en bleu). Dans une effrayante synchronisation, toutes les araignées se ruèrent sur moi.

    Et d'un seul coup, il se passa quelque chose d'inattendu et d'assez rigolo.

    La maison avait vécu des heures très difficiles: sous l'effet de cette ruée subite, elle n'a pas supporté et craqua, moralement et physiquement. Accroupi par terre, attendant la mort le visage dans les mains, je n'ai rien vu de ce qui est arrivé; je suppose simplement que la maison s'est proprement divisée en quatre sous l'action des ruées indépendantes provenant du couloir, de la porte d'entrée et des deux fenêtres. Toujours est-il que j'ai entendu un énorme craquement, suivi d'un grand SCHBLOUFFF puis d'un silence angoissant. M'apprêtant déjà à voir Saint Pierre me sourire en me tendant la main, j'ai ouvert les yeux et ai aperçu le spectacle qui s'offrait à moi. Le hasard voulût que je me trouve en plein centre de la maison au moment de l'assaut, et que je fus épargné. Tout ce qui restait de la maison était le piloti, surmonté d'un bout de plancher de moins d'un mètre carré sur lequel je me trouvai. Dans l'eau, les araignées argentées se débattaient, coincées entre le sol et le plafond qui s'était effonfré, tentant de nager entre les débris de planches et, pour certaines, s'empalant sur des morceaux de bois un peu trop pointus, teintant ainsi l'eau d'une plutôt désagréable teinte verdâtre. Tandis que le soleil envisageait éventuellement le projet de l'hypothèse de l'aube de se lever, je marchai sur les planches pour rejoindre ma barque, frappant au passage les araignées tentant de s'agripper à moi avec une pelle miraculeusement rescapée du désastre.

    Le soleil terminait de se lever quand j'arrivai sur les berges du lac. J'avais perdu beaucoup de choses dans cet écroulement mais je ressentai néanmoins un sentiment d'intense satisfaction pour avoir été le premier être humain à survivre à une attaque des araignées argentées du lac Apoulquaud.

    N'ayant plus d'endroit où me loger, c'est donc ici que se terminent mes vacances à Trouperdu. L'année prochaine, pour mes vacances, je prendrai quelque chose de plus simple. La côte d'azur, par exemple. Y'a du monde qui va là-bas, mais au moins je serai tranquille.

    Adios les excentricités.

    PS: pour ceux qui désirent me voir mettre du rouge à lèvres, danser tout nu sur un pied devant la maison-blanche et me teindre les cheveux en rose, en vert et en bleu, sachez qu'il s'agissait là de DERNIERES VOLONTES et que ce n'est pas la peine de me supplier sachant que je n'ai pas l'intention de réaffronter des araignées argentées de sitôt. Non mais.


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  • RESUME:

    Oldi, créateur de ce blog, passe des vacances de m.... à Trouperdu (pour connaître en détail ses tribulations, lire les messages précédents). Qu'a-t'il donc fait aujourd'hui? Réponse...

    Bonjour, ami(e)s internautes. Aujourd'hui, question tourisme, je me suis rendu dans la ville d'Exilania, une ville où on fabrique une pâtisserie célèbre: les Schtroungelblopffs. Etant très gourmand, je me suis vite rendu là-bas pour goûter cette merveille. J'aurais pas dû.

    En effet, les Schtroungelblopffs sont des gâteaux très particuliers. Je peux bien vous en parler, car suite à un tirage au sort d'une tombola, j'ai gagné un Schtroungelblopff géant ainsi qu'un petit feuillet racontant son histoire.

    Le Schtroungelblopff a été inventé par Albert Ksédégueu en 1852: propriétaire d'un restaurant, il voulait un plat original. Ce qu'il réussit avec le Schtroungelblopff. En effet, c'était - et ce fut le seul - le cuisinier qui, en premier, réussit à faire un gâteau avec les ingrédients suivants:

    - de la pâte
    - des fraises
    - du kiwi (jusque-là ça va)
    - des patates
    - du lard
    - du munster
    - du vin
    - du beurre
    - du sel
    - du curry
    - des abats de poule
    - des pieds de porc
    - du vomi d'alouette (pour la couleur)
    - du blé
    - du pain rassis
    - des poils de barbe (?!?)
    - des rognures d'ongles (?!?bis)
    - des rognures d'ongles de pieds (?!?ter)
    - du pâté
    - des navets
    - du sang de porc
    - de la confiture de fraises et d'abricot
    - des cafards
    - du piment
    - des oeufs
    - une grenouille
    - des pépins de poire.

    C'était également le seul à pouvoir manger un de ses Schtroungelblopffs en entier.

    Bien évidemment, après avoir lu ceci, j'avais une certaine appréhension. Mais après avoir été le roi de la fête, je ne pouvais pas me débarasser de l'infâme objet sous des milliers d'yeux plus un (j'ai vu un borgne dans le tas).

    J'ai donc dû trimbaler ce... truc jusqu'à ma maison sur piloti sans "s", puis le jeter dans le lac Apoulquaud. Espérons que demain ça ira mieux.

    Oh, m****!

    J'ai des emmerdes. Au cas où vous ne le sauriez pas, le lac Apoulquaud est rempli d'araignées géantes carnivores. Et le premier jour de mes vacances, mon guide m'avait prévenu de ne rien jeter dans le lac ou bien elles s'énerveraient. Et il est TRES dangereux de les énerver. Je viens de me rendre compte que sous l'énervement, j'ai oublié ce conseil et que je leur ai balancé un Schtroungelblopff entier.

    J'espère qu'elles ont le sommeil lourd. En tout cas, moi, je sens que je vais avoir du mal à dormir cette nuit.


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  • RESUME:

    Oldi, créateur de ce blog, se trouve à Trouperdu et passe des vacances, n'ayons pas peur des mots, de merde. Pour ceux qui viennent d'arriver, sachez qu'il a dû affronter en vrac: un fast-food à 200 euros le repas, des indigènes hostile, un lac glauque, une maison pourrie, un monastère de moines guerriers, une cascade naturelle artificielle et un sandwich-puzzle à monter soi-même, le Ravensburger. Entre autres. Cette journée a-t'elle été meilleure? Réponse ci-dessous...

    Eh oui, tout le monde se demande, cette journée a-t'elle été meilleure? Hahaha. Me faites pas rire j'ai les lèvres gercées.

    Eh oui, vomme il fallait s'y attendre, journée de merde. Laissez-moi vous raconter.

    Tout d'abord, j'ai failli ne pas sortir de ma maison. Comme je n'ai eu que des ennuis, je pensais que rester chez moi m'épargnerais ce genre d'embêtements. Mais, je l'ai déjà dit, je suis un grand optimiste. Donc je suis parti. Mais quel con.

    Cette fois, j'avais décidé de me rabattre sur un endroit peu exotique mais très intéressant: l'usine Toupour-Lépeton, la plus grande fabrique au monde de... pantoufles. Oui, je sais, c'est faible mais on n'a que ça.

    L'usine était très impressionnante. Elle était aussi très bizarre; le plus étrange était sans doute l'épaisse fumée verte qui s'échappait des cheminées. Bon. On fait avec.

    C'était la jouréne porte ouvertes, mais il n'y avait pas beaucoup de monde, en réalité on était 5: un gosse grassouillet, un autre qui jouait à la game boy, une horrible petite peste, une autre qui mâchait du chewing-gum, et moi. J'avais l'impression d'avoir déjà vu ça quelque part. Bizarre. Mais notre guide était encore plus bizarre.

    Il avait un chapeau haut-de-forme hideux, un smocking de mauvais goût et une canne horrible.

    - Bonjour, je m'appelle Willa Wonky. Je suis le directeur de la pantouflerie, suivez-moi je vous prie.

    D'abord, on est entrés dans une pièce remplie de pantoufles, et il y avait une rivière de corde qui s'étalait à terre. La petit gros est tombé dedans: il voulait de la ficelle pour se déloger le bout de barre céréalière qui lui encombrait les dents depuis la veille. Ensuite, j'ai rien compris: il s'est fait aspirer dans un tuyau pendant que des nains atroces chantaient une chanson si horrible que même un groupe de hard-rock aurait demandé grâce. Je crois que c'était un rêve finalement. Et ça me faisait penser à un film récent, mais je sais plus lequel...

    Ensuite, nous sommes allés dans la salle des inventions, où il y avait d'autres nains, des Ampoos-Lampoos, qu'ils s'appelaient, et d'autres modèles de pantoufles. Il y avait des modèles extraordinaires: des pantoufles pour femmes (plus petites à l'extérieur qu'à l'intérieur) des pantoufles-hobbits (qui faisaient pousser des touffes de poils sur les pieds façon Frodon) et surtout des pantoufles-caméléon, qui s'adaptaient en pointure, en couleur, en taille et en forme à la personne qui les portait. Mais elles n'étaient pas au point: la mâcheuse de gomme les a testées, et elle s'est changée en pantoufle. C'était assez rigolo, de voir son visage devenir comme un tissus écossais, puis de voir son corps s'aplatir en semelle. Accident industriel. Mais les nains ont encore poussé la chansonnette, ils avaient vraiment rien d'autre à foutre...

    Mais la suite était encore plus bizarre. La petite peste s'est faite enlever par des écureuils. Le game-boyeur s'est fait téléviser... non, je raconte pas, c'est idiot... et à la fin, le guide louche, Willa Wonky, m'a dit que j'avais gagné un concours.

    Mais moi, j'en avais marre. Je lui ai exprimé mes pensées: je lui ai dit que je ne comprenais pas, qu'il me faisait peur, qu'il maltraitait les enfants, qu'il portait un costume hideux, qu'il engageait des nains idiots aux chansons atroces, et que je suis poli mais qu'il aille se faire foutre.

    Il n'a rien trouvé à dire. Je suis reparti en rogne. Cette usine c'est du n'importe quoi! Région de cinglés, va!

    J'ai passé l'après-midi à faire la sieste. En me réveillant, j'avais envie de chocolat. Allez savoir pourquoi.


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  • RESUME:

    Voilà maintenant 3 jours qu'Oldi, créateur de ce blog, passe des vacances de cauchemar à Trouperdu. Ses deux premières journées ont été catastrophiques... et la troisième? Voir ci-dessous.

    Bonjour à tous! Autant le dire tout de suite: ma troisième journée n'a pas du tout fait disparaître une certaine animosité envers cette région. Pourquoi? Vous allez tout de suite le savoir.

    Tout d'abord, ce matin, j'ai eu du mal à organiser mon planning. Au sud du lac Apoulquaud où se trouve ma maison sur piloti (sans "s"), on trouve Trouperdu, qui m'a laissé un très mauvais souvenir. Au nord, l'ex-monastère Hixéob-hélix, qui ne m'a pas franchement convaincu non plus. Je devais à tout prix éviter ces fous furieux et me trouver une nouvelle destination à l'est ou à l'ouest. Puis, j'ai enfin trouvé une destination sympathique: la cascade Lylamauve, à quelques kilomètres. Dire que j'avais espéré que les choses soient à peu près normales...

    Le matin, à 11 heures, j'arrivai à la cascade. Je ne la voyais que de loin, mais elle était déjà fort sympathique; pas franchement exceptionnelle, mais, je ne sais pas si vous l'avez remarqué, le glouglou de l'eau est toujours très apaisant. L'idéal pour oublier mes soucis des jours précédents. Que je croyais. Che coglione je fais. (1)

    Je me dirigeai vers elle, quand soudain un panneau particulier retint mon attention.

    CASCADE LYLAMAUVE. TARIE DE 11H45 A 12H30 ET DE 18H A 7H45.

    Comment une cascade pouvait-elle être tarie à certains moments de la journée?! Je cherchais des solutions quand soudain un bonhomme m'adressa la parole.

    - Je peux vous aider, monsieur?
    - Mmh? Oui, je me posais des questions... je regardais vos horaires d'ouverture et...
    - Ce ne sont pas des horaires d'ouverture, ce sont des horaires de tarissage.
    - Justement, c'est ça que je ne comprends pas...
    - C'est à cause des robinets.
    - Des QUOI?!
    - Des robinets! Comment la cascade coule-t'elle, à votre avis?
    - C'est une cascade artificielle?!
    - Non... disons qu'un jour, c'était il y a 5 ans je crois, le maire de Diablevauvert, la commune à laquelle cette forêt appartient, cherchait une solution pour doper le tourisme... un jour, il se promenait ici, puis il s'est dit "vouah! Ce serait l'endroit idéal pour une cascade!" Alors, on s'est cotisés, et ouala!
    - Mais pourquoi ces horaires de fermeture?
    - Ben, vous savez, l'eau est chère dans la région... alors, la nuit et pendant les pauses déjeuner, on coupe les robinets. Y'a pas de raison que l'eau coule si elle sert à rien, hein?
    - Une cascade artificielle! Je suis curieux de voir ça... c'est par ici?
    - Oui, mais...
    - D'accord, j'y vais!
    - Hep hep hep! Pas si vite! Il va falloir payer!
    - Comment ça?
    - L'entrée est payante, P-A-Y-A-N-T-E. Vous pensez bien que malgré le fait qu'on coupe l'eau, la facture reste lourde!
    - Bon, bon, c'est combien?
    - C'est écrit juste derrière vous.

    - .......................

    - C'EST QUOI CA?!?!
    - Les tarifs d'entrée. C'est écrit dessus.
    - 150 EUROS L'ENTREE?! C'EST N'IMPORTE QUOI!!! Les cascades sont donc si rares dans la région?!
    - Les cascades, non. Les touristes, oui.
    - CA N'A PAS DE NOM UN TEL PROCEDE!!!!
    - Si, si... un touriste anglais est venu avant-hier, et il a appelé ça "racket" ou quelque chose comme ça.
    - Vous pouvez vous la garder, votre cascade! C'est honteux! Vous êtes une vraie crapule!
    - Vous me flattez! A vot' service, msieur!

    Je suis reparti bien remonté. Avec tout ça, je m'étais égosillé, je n'ai rien vu... et je commençais à avoir faim. J'étais trop loin pour rentrer chez moi... heureusement, en face du parking, il y avait un restaurant. C'était un petit resto sans prétention. Le plus étrange était sans doute son nom: au-dessus de l'entrée s'étendait une étrange expression: "ma tête Mickey". Bon. Après ce que j'ai vu durant ces deux derniers jours, je ne m'étonnai plus de rien. Je haussai les épaules et entrai.

    A l'intérieur, tout était calme. Peut-être était-ce dû à l'absence de clients. Un haut-parleur solitaire diffusait une musique d'ascenseur et la caissière semblait endormie à son comptoir. Un serveur s'approcha de moi.

    - Vous désirez?
    - Euh... tout d'abord, une table.
    - Je peux même vous les donner toutes.
    - Une, ça ira, merci.

    Je m'installai. Le serveur me dit de patienter jusqu'à ce qu'il se prépare. En effet, cinq minutes plus tard, il était déjà plus accueillant. Enthousiasmé, j'engageai la conversation.

    - C'est un joli restaurant.
    - Ouais, j'en suis le chef... on a essayé de recréer une ambiance de "Phastfoude" pour attirer les clients. Même le nom.
    - Tiens, oui, à propos, ce nom... je n'ai pas compris.
    - Moi non plus, je ne comprends pas. Y'a plein de restos qui marchent avec ça pourtant...
    - Comprends pas...
    - C'est simple: je voulais faire comme dans un phastfoude, mais j'ai changé les noms pour ne pas être accusé de plagiat. Y'a plein de phastfoudes qui s'appellent "ma queue Donald". Alors mon restaurant, je l'ai appelé "ma tête Mickey".
    - ..............
    - Enfin, passons... que désirez-vous?
    - Ah, oui... un verre d'eau, et avec... vous avez quoi, comme plats?
    - Comme dans les phastfoudes... cheeseburger, hamburger, maxiburger...
    - Vous n'avez pas de spécialité locale?
    - Si, bien sûr!
    - Alors, donnez-moi de ça.

    Je suis un grand optimiste. Je crois que les surprises sont toujours bonnes. J'aurais dû me méfier. Le serveur m'apporta une assiette avec un steak, de la salade, du fromage et de la tomate. Dans des petites corbeilles à part se trouvaient le ketchup, la mayonnaise et le pain.

    - C'est quoi ça?!
    - C'est notre spécialité locale: un sandwich en kit. On le fait soi-même comme ça on est sûr qu'on va aimer.
    - C'est nul!!! C'est un vrai puzzle!!! Et comment ça s'appelle?!
    - Justement. Comme c'est un puzzle, je l'ai baptisé le Ravensburger.

    A contrecoeur, je mitonnai mon sandwich. Pas vraiment pratique. Mais le pire restait à venir.

    - Alors, monsieur, c'était bon?
    - Oui, oui... j'aurais aimé éviter de le faire moi-même...
    - Monsieur, c'est vous qui avez dem...
    - Oui, je sais, je sais... c'est combien?
    - 200 euros.
    -...............
    - Monsieur?
    - MAIS QUELLE ARNAQUE!!!!!
    - C'est à cause de la concurrence, monsieur.
    - LES RESTAURANTS NE SONT PAS RARES ICI!!!!
    - Les restaurants, non. Les...
    - LES TOURISTES, OUI!!! JE SAIS!!!!
    - Bon, fini la rigolade. On paye maintenant!

    Bien évidemment, j'ai dû payer. Je n'étais pas allé voir la cascade, mais là, j'avais mangé, je ne pouvais pas tout rendre! Adieu, 200 euros...

    J'étais si dégoûté que je n'ai rien fait durant l'après-midi. Espérons que demain sera une meilleure journée. Allez, salut tout le monde...

     

    (1) "Che coglione" signifie "quel couillon". Cette phrase est historique: un jour où Louis XVIII était acclamé par une foule en délire, elle fut prononcée à l'égard du souverain par un petit garçon qu'on allait appeler plus tard... Napoléon.


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  • RESUME:

    Oldi, créateur de ce magnifique blog, passe des vacances à Trouperdu, et autant dire que pour l'instant ça ne se passe pas très bien. Maison prête à s'écrouler à tout instant, ambiance glauque... bref rien de très gai. Hier, après avoir fait connaissance avec les habitants de Trouperdu (qu'il a dû fuir à cause de leur fâcheuse habitude de pendre les touristes), Oldi regarde ce qu'il pourrait faire... cette journée s'est-elle mieux passée? La réponse tout de suite...

    Bonjour à vous, chers internautes! Ma journée d'aujourd'hui était... comment dire? Comme celle d'hier. L'enfer quoi. Laissez-moi vous expliquer.

    Ce matin, j'ai voulu organiser ma journée, et j'ai aperçu un site intéressant: le monastère Hixéob-hélix, un peu au nord du lac Apoulquaud. Pourquoi avoir choisi ça, me direz-vous? Eh bien sachez que cet endroit est intéressant sur 3 points: premièrement, il n'est pas trop loin. Deuxièmement, j'adore tout ce qui se rapporte à l'architecture, et troisièmement, il se trouve au nord du lac Apoulquaud, et comme le village de Trouperdu se trouve au sud, j'ai beaucoup de chances d'éviter ces fous furieux de Trouperdois qui veulent me pendre à tout prix. Bref, l'idéal. Aussitôt pris-je mon sac à dos avec fougue et partis-je. (putain j'écris bien!)

    Deux heures plus tard, j'arrivai au monastère (30 minutes de taxi; 1h30 pour en trouver un) et je fus impressionné. Cet édifice pour le moins imposant se dressait sur un étroit piton rocheux et semblait à lui tout seul défier le ciel d'un air fougueux et conquérant (qu'est-ce que c'est beau! Houlà faut que j'arrête là...). C'était en même temps un endroit très coquet, avec de petits toits verts un peu surprenants mais qui donnaient une agréable touche esthétique à l'ensemble. Bref, tout allait bien. Jusqu'à ce que je fasse la connaissance des moines.

    Après avoir monté les escaliers (5267 marches!!!!!!!!!!!!!!!) j'arrivai au perron devant l'imposante bâtisse. Un moine vint à ma rencontre. Il me souhaita la bienvenue et m'invita à entrer.

    On aurait dit que rien n'avait évolué depuis le moyen-âge. Les moines menaient la même vie sans repos comme à l'époque des Cadfael. Mon guide fut très aimable. Jusqu'à ce que je lui parle.

    - C'est vraiment très joli!
    - Merci! Vous savez, on a déjà dû le rénover des centaines de fois...
    - Ah bon? Pourquoi?
    - A vrai dire, on...

    Il fut interrompu par une violente explosion. Je me plaquai contre le sol et attendis que le nuage de fumée se disperse. Quand je me suis relevé, j'ai eu un choc. Le couloir où nous venions de passer n'existait plus. A la place, il y avait un trou béant, fumant encore, tandis que des corbeaux hagard s'approchaient.

    - Voilà pourquoi! Vous comprenez maintenant?

    A vrai dire, je ne comprenais pas. Il restait aussi tranquille que s'il ne s'était rien passé.

    - C'était QUOI, ça?!
    - Oh, ça? Faites pas attention...
    - J'AI QUAND MÊME LE DROIT DE SAVOIR PAR QUOI J'AI FAILLI ÊTRE PULVERISE!!!!
    - C'était un missile Trouperdois. Qu'est-ce qu'ils s'acharnent!
    - UN MISSILE?!
    - Oui... c'est une vieille tradition. Ca doit bien dater de 800 après JC, une histoire de schisme ou un truc comme ça... toujours est-il que les Trouperdois et le moines vivant ici ne peuvent pas se blairer. Bien sûr, au début on se battait plus avec des arcs et des flèches, mais les choses ont évolué depuis...
    - Vous voulez dire que vous vous tapez sur la gueule de puis 1200 ans?!
    - Oui, au début c'était pour des raisons politiques mais c'est devenu une tradition... et puis nous faisons ça dans les règles de l'art: les mois pairs, c'est nous qui attaquons, les mois impairs c'est Trouperdu. Vous savez, on est déjà le 27. Je me demandais quand ils allaient attaquer. Parce que s'ils abandonnaient cette vieille coutume, là ce serait vraiment la révolution.
    - Mais vous allez tous mourir!!!
    - Oui, mais dans l'honneur! Vous permettez, il faut que j'aille au département de l'armement... maintenant qu'on sait que Trouperdu continue la partie, il faut qu'on prépare notre riposte! A vous, je peux le dire: nous avons une toute nouvelle arme, capable de raser toute une maison sans laisser de traces. Elle n'est pas encore très stable, disons qu'il faut encore l'empêcher de faire se fissurer la planète jusqu'au noyau. Allez, je vous laisse! A moins que vous ne vouliez assister aux essais?
    - NON!!! Non! Euh... sans façons! Je... je dois y aller!
    - C'est vous qui voyez! Allez, bonnes vacances!

    Moi, qui ne suis pas un grand sportif, je me suis surpris à descendre les escaliers à une vitesse environ 20 fois supérieure à celle que j'avais déployée pour monter.

    Comment les gens peuvent-ils se taper sur la gueule comme ça?! C'est à n'y rien comprendre... les Trouperdois et les moines du monastère Hixéob-hélix sont tous aussi dingues les uns que les autres... à mon avis, ce conflit durera encore longtemps.

    Oups! J'oubliais... à l'issue de ma course marathonienne, à peine étais-je arrivé en bas de la montagne qu'à son sommet, le monastère explosa dans une immense déflagration. Pas au point, l'arme. En tout cas, je crains que la dernière attaque des Trouperdois ne connaisse pas de riposte.


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