• Oldi et Culbuto VS un tas de sales bêtes

    RESUME DES EPISODES PRECEDENTS:

    Toujours dans le but de contrer la malédiction qui règne sur lui, Oldi s'est rendu à la BOARF, la Bibliothèque d'Ouvrages Anciens Restaurés Finement, dans le but de chercher un livre, qui aurait l'auteur en commun avec celui responsable de la dite malédiction. S'étant rendu dans les caves du bâtiment, il s'est retrouvé bloqué par une armée de scriptophages, insectes mangeurs de livres et aussi, hélas! d'hommes. A problème désespéré, solution de désespoir, Oldi a appelé un compagnon à l'aide...


     

         A quelques kilomètres d'Alyneha-sur-Pahragraf, dans le petit village de Bledpomé-sur-Annuyhamouryr, la lumière d'une chambre de l'hôtel Hephonepleurs s'allumait brusquement, au grand dam d'ailleurs d'un hibou grand-duc octogénaire nichant dans le chêne situé en face de la fenêtre de la dite chambre. Pour tout dire, le propriétaire mollement affalé dans le lit (grouillant de punaises, mais il l'ignorait) n'était guère enchanté non plus quand au fait d'éclairer la sombre pièce, mais il avait été rapatrié des bras de Morphée par la sonnerie tonitruante de son téléphone portable (une reprise du 10ème  concerto pour piano de Wolfgang Amadeus Mozart à la sauce House Music. Une oeuvre unique: le "compositeur" mourut 5 secondes après avoir présenté son oeuvre en public pour la première fois; à peine les dernières notes discordantes avaient-elles été jouées, lorsque dans le public, un vieux chef d'orchestre à la retraite s'arracha son pacemaker et s'en servit juste avant de mourir pour lui fracasser le crâne, dans un geste ultime pour sauver l'honneur du quatrième art); le dit propriétaire fut donc obligé de se lever pour décrocher son téléphone, posé à l'autre bout de la pièce sur une commode poussiéreuse et usée, de style fin Pompidou / début Giscard.

         - Gnallô? répondit l'individu d'une voix atrocement enrouée, digne d'une mauvaise imitation de Jeanne Moreau par Garou. Kessssvouvoulé??
         - Culbuto??? Tu es là???
         - Mmmmmgne crois, oui... (regarde autour de lui, se voit dans le miroir)...gnoui chuis là.
         - Non, je veux dire, tu es bien à Bledpomé-sur-Annuyhamouryr? Pour assister comme chaque année au CALMOS, le Congrès des Assidus Lecteurs de Mangas d'Origine Shikokuienne - entre autres - qui aura lieu demain?
         - Gnoui.
         - Ah, tu me sauves la vie!!!! Viens en vitesse!!!
         - Gnkestu veuuuuuuux??...
         - Je suis à Alyneha-sur-Pahragraf, à quelques kilomètres de toi, dans les caves de la BOARF pour rechercher un bouquin qui me permettrait de contrer une malédiction qui s'est abattue sur moi mais là je suis cerné par des insectes appelés les scriptophages qui veulent me bouffer parce qu'ils croient que j'ai un goût de livre alors il faudrait que tu viennes me sauver parce que sinon c'est foutu et je précise que si les proprios de la bibliothèque me trouvent ils vont m'écharper alors si tu me sauves des insectes faudra en plus arriver à me sortir de là avant l'aube.
         - .......gnfous de moi?!? Gnnnla marmotte avec le papier alu?
         - Je t'en priiiiiie!! C'est question de vie ou de mort!!! Et puis rappelle-toi nos aventures passées dans le manoir de Safoulatrouï...
         - Gnpréfèrerais les oublier.
         - Plîîîîîîîze!!!!!
         - Gnd'accord, mais si tu t'es f**** de moi je te !ù*%! que même ton ADN te reconnaîtra pas!

         Sur ce, votre dévoué Oldi raccrocha le téléphone et attendit son compagnon...

         Quelques heures plus tard, un taxi se gara à l'entrée de la BOARF et en descendit un Culbuto légèrement mieux réveillé... cela étant dû au fait qu'il avait dormi une centaine de minutes supplémentaires avant d'aller au secours de son vaillant compagnon. Le taximen lui annonça le prix ("Quoi?! C'est cher!!" "Tarif de nuit mon p'tit. Allez, aboule.") puis Culbuto se rua dans le bâtiment aux sombres allées. Heureusement, "quelqu'un" lui avait déjà dégagé le passage... 

         Pendant ce temps, Oldi - c'est-à-dire moi - n'en menait pas large. Résumé des faits: le léger retard de mon compagnon avait offert un avantage certain aux scriptophages furieux, j'avais été obligé de changer de cachette en creusant un tunnel sous les livres, mais comme ces bestioles ont les sens très développés elles parvenaient à me retrouver avec une rapidité digne d'un guépard testostéronisé. Ma nouvelle cachette commençant alors à se fragiliser, j'ai dû creuser un nouveau tunnel et j'ai atterri dans une grotte qui n'était ni plus ni moins que celle par où j'étais arrivé. Et je vis alors, dans le trou en haut...

         - Culbutooo!!!!
         - Oldi? C'est toi?
         - Oui! Aide-moi à sortir!
         - Euuuuuh... comment?
         - Bah, t'as apporté une corde?
         - Euh, non.
         - Une échelle?
         - ...non.
         - Une chaîne?
         - ...
         - Un escabeau??
         - ......
         - Un zoomer anti-grav?
         - .........
         - MAIS TU SERS A QUOI ALORS?!?!
         - Attends, je vais chercher...

         Stupéfiant phénomène géologico-architectural: sans doute les parpaings de la BOARF étaient-ils allergiques au mot "chercher", puisqu'à peine Culbuto en avait-il prononcé la dernière syllabe que le sol sous lui s'effondra, le faisant choir tel une bobinette sur un tas de livres situé au centre de ma coquette caverne. Bon... eh bé... on se sent moins seul.

         Et comme pour répondre à cette chute, une seconde plus tard, le bouchon tunnelier que j'avais improvisé - avec un certain savoir-faire d'ailleurs, sans vouloir me vanter - à l'aide de la collection complète des Traités d'anatomie à l'usage des gueux irrécupérables de l'Abbé LeDeucadyx, se rompit sous l'effet des furieux assauts scriptophagiens. Et en moins de temps qu'il n'en faut pour dire Kagemishaojiganabelizenikanagoplatalatalasprotch, Culbuto et moi-même nous retrouvâmes cernés par une armée d'insectes bleutés dont les mandibules, particulièrement exposés aux sécrétions salivaires des bestiaux, atteignaient un niveau d'humidité que l'on ne retrouve plus guère que chez les nageurs olympiques hydrocéphales, s'entraînant dans les piscines écossaises à ciel ouvert.

         J'avais atteint le fond du désespoir, tel la femme de ménage que je vis récemment au Musée d'Art Moderne de Strasbourg, appliquée à lustrer une rambarde d'escalier avec un professionnalisme qui l'honore, et voyant soudain débouler, d'une démarche effrayante qui n'est pas sans rappeler les plus pimpants défilés de waffen ss, une meute bruyante d'adolescents pustuleux et hilares, probablement dans une de leurs périodes de rut, qui se feraient une joie d'appliquer sur les clinquantes rambardes leurs grosses paluches visqueuses pleines de morves emmiasmées.

         - Culbuto, dis-je d'un ton shakespirien, montrons-leur ce que nous valons.
         - Et on fait quoi?
         - A la guerre comme à la guerre: on fait avec ce qu'on a. Balance-leur des livres!

         Aussitôt le duo infernal se baissa dans une synchronisation digne des meilleurs orchestres symphoniques, et se mit à balancer sur les hexapodes affamés tous les ouvrages se trouvant sous eux. Avec cette pluie ininterrompue de manne littéraire, les scriptophages se virent alors taraudés entre l'envie de dévorer - au sens propre - les livres que ces êtres finalement sympathiques leur jetaient avec tant de gentillesse, et l'envie de fondre sur ces intrus et de leur dévorer les chairs jusqu'à outrance, de sorte qu'aucun archéologue du futur examinant leurs ossements ne soit en mesure de déterminer ne serait-ce que l'appartenance de ces êtres à la famille des mammifères. Incapables de prendre une décision, les insectes restèrent alors aussi immobiles que George W. Bush devant une addition à deux chiffres, et moi-même et Culbuto en profitâmes alors pour nous livrer à un véritable jeu de massacre. C'était de la légitime défense, certes, mais cela restait assez joussif...

         Et paf! Un scriptophage vit son crâne défoncé par l'arête coupante de la couverture de Les charmantes coutumes Transylvaniennes, par Brom Stacker, ouvrage jeté avec hargne par un Oldi plus en forme que jamais... et crac! Une patte en moins pour la bestiole de gauche, le Traité de philosophie pour dyslexiques bineuronaux, par le Comte Orsy-aux-Nystes, la lui a écrabouillée - joli tir, Culbuto! Hoplà! Il a failli s'en tirer celui-là, heureusement votre ami Oldi a pu lui défoncer l'abdomen avec une version particulièrement massive de L'étude des mycoses à travers les âges, par Jean Pignondpary... et hop, encore un joli tir pour Culbuto! Houlà, il est gros celui que tu as visé, mais le Traité de sorcellerie pour novices de 15 à 30 ans que tu lui as balancé va l'atteindre en pleine poi...

         QU'EST-CE QUE JE VIENS DE DIRE?!?!

         C'était lui! LE livre! Celui qui m'avait fait venir ici! Aussitôt, je me jetai sur l'ouvrage et le ratrappai au vol avant qu'il se soit souillé par le sang olivâtre de la bestiole-cible.

         Hélas... l'insecte à qui je venais de sauver la vie ne fit preuve d'aucune reconnaissance... au contraire, je le privai là de nourriture. Atrocité! Honte! Aussitôt, tous les scriptophages décidèrent enfin entre croquer les livres et croquer les auteurs, et leur envie ne se portait visiblement pas sur le choix matériel... Culbuto et moi nous préparâmes à mourir...

         ...quand SOUDAIN! (qu'est-ce que ça peut faire bien une histoire avec tout plein de rebondissements partout!)

         ...quand soudain, disais-je donc avant d'être interrompu par mon imbécile de sur-moi, le sol en deçà de moi et Culbuto, probablement fragilisé par la bataille féroce qu'il avait dû supporter, céda. Notre duo se retrouva alors entraîné dans une avalanche de livres pire que celles visibles lors de la rentrée littéraire dans les librairies de quartier, et nous nous retrouvâmes avec quelques scriptophages agonisants et une centaine d'autres morts écrabouillés par les livres, dans une autre grotte, au bout de laquelle semblait pointer la lumière de l'aube blafarde.

         - Regarde! dis-je avec une joie non dissimulée, on a réuss...

         La séquence émotion fut interrompue par le bruit, quelques mètres au-dessus, du bruissement des scriptophages rescapés du désastre et visiblement pressés de trouver un chemin sûr pour nous rejoindre. Nous décidâmes alors d'un commun accord de ne pas nous attarder davantage dans ces cavernes...

         - Dis-moi, Oldi, y'a quand même un truc qui me chiffonne... maintenant que j'y repense, cette histoire à propos de ce château de Safoulatrouï... à vrai dire, j'ai pas le souvenir qu'on s'en soit sortis vivants, de ce château?!
         - Euh, pour tout dire, idem... j'ai un grand trou...

         Sur ce, Oldi et Culbuto s'évaporèrent vers de nouvelles aventures.


     

     

    NOTE DE L'AUTEUR: (je mets ça tout à la fin pour ne pas retarder davantage la lecture d'un article que vous avez déjà, je pense, suffisamment attendu)

    Je voudrais vous remercier pour votre patience mathusalémique... mais je dois vous dire que côté connexions internet, je suis un peu chargé en ce moment. Alors voici le programme concernant l'avenir de mes sites: les mises à jour se feront moins souvent... mais vous aurez plus à regarder quand elles arriveront! D'ailleurs, j'arrive enfin à la fin de l'épisode 3 d'Eluna, et croyez-moi, quand je mettrai le site à jour vous aurez de quoi faire. En attendant, je vous remercie tous pour votre fidélité digne de lassie, c'est si rare de nos jours...


  • Commentaires

    1
    Pelinore
    Mercredi 30 Janvier 2008 à 12:11
    OVATION !!
    OUAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIS !IL EST RESSUCITE !IL EST RESSUCITE !Tremblez , pauvres fous !vous allez tous mourir d'ennui !ahahahahaah ! ............................................................euh , a part bienvenue parmi nous , oldi , ça faisait longtemps ^^.et en plus , c'était bien culbuto ^^ .(et il toujours pas a grand chose ^^ ) à bientot !
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    2
    Kaito
    Samedi 2 Février 2008 à 15:24
    eh ben...
    ct long mais le voilà enfin ^^ !! Et en forme apparament : totalement inattendue comme d'hab' !! Mais j'aurais bien voulu que tu changes mon surnom T^T... enfin, la suite s'annonce croustillante et c tant mieux XD yahoooooooo !!!!! Bon retour !!
    3
    Damien
    Dimanche 3 Février 2008 à 17:43
    Enfin !
    Enfin !! Tres marrant , comme toujours ^^
    4
    christophe
    Mardi 5 Février 2008 à 22:15
    oubli
    salut oldi ,j'avais oublié l'intrigue ce qui fait que j'ai tout repris depuis le départ,si,si!!! Imagine la tartine.Au fait je suis en contact avec un de tes lecteurs dont je tairai le nom mais il vient sur ton site et c'est plutot sympa comme rencontre.tchao à plus
    5
    Dimanche 10 Février 2008 à 19:01
    la femme de ménage qui
    s'applique à lustrer...mais à lyon et qui revient à nouveau lire tes sublimes textes et admirer tes dessins de + en + stylés ! bravo tu m'épates ! gros bisouuus !
    6
    Lundi 11 Février 2008 à 20:45
    :D
    Je m'en tord de rire! Je me lasserais pas de si tôt(enfin, tard vu l'heure à laquelle je poste...hrmf bref.) de tes histoires.... =Goth le berserk=
    7
    Lundi 11 Février 2008 à 20:51
    Oups
    J'ai oublié de préciser que le lien que j'ai mis n'est pas un lien vers un site illicite (rah, pourquoi je rime moi?),donc, pas d'inquiétude, Oldi (entre nous c'est un site pour un jeu de rôle crée avec un copain...mais j'en dis pas plus, jveux pas me faire de pub). =Goth le berserk=
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