• Chapelle ardente

    RESUME DES EPISODES PRECEDENTS:

    Pour contrer la malédiction qui pèse sur lui, votre webstar Oldi - et son pote - doivent concocter une potion magique. L'un des ingrédients entrant dans la composition de la dite potion est un champignon rarissime, trouvable uniquement dans les ruines de l'antique chapelle Hyéfou. Malheureusement, le dit champignon a été classé espèce protégée et est défendu par un système de sécurité des plus vicieux...



     


         Dans la tranquille forêt Goley, à quelques centaines de mètres de la chapelle Hyéfou et de ses murs moussus et champignonneux - surtout champignonneux - était apparue depuis quelque temps une petite tente Quechua, signe non pas que les enfants de Don Quichotte venaient de se mettre au vert, mais que deux campeurs arrivés depuis peu semblaient particulièrement intéressés par la dite chapelle. Inutile, je pense, de préciser de qui il s'agissait... votre ami Oldi, bien sûr, accroupi en tailleur dans la tente et affairé à griffoner frénétiquement un épais bloc-notes, et son compagnon Kaito(1), qui était perché au sommet du chêne multiséculaire surplombant le havre de paix en toile, et qui scrutait avec des jumelles Made in China (à ne pas confondre avec Mary-Kate et Ashley, des jumelles américaines) les ruines érodées de l'église délassée. Le soir vacillait - il ne tardrait pas à tomber - et Kaito, après avoir réenfilé ses jumelles autour de son cou, redescendit l'arbre pour faire le point avec son compagnon...

         - Ca y est, annonça-t'il à son ami qui sortait de la tente juste au moment où ses pieds venaient de toucher le sol. Les derniers touristes sont partis. Ils étaient trois, ils sont ressortis avec l'un porté par les deux autres... encore un cueilleur de champignons qui ignorait ce qui l'attendait...
         - Symptômes?
         - Oeil au beurre noir, cheveux mal taillés, bosse sur le front, jambe droite ensanglantée au niveau de la cheville.
         - Tout ça? C'était un intrépide... bon, voyons, dit Oldi en consultant son bloc-notes... alors: l'oeil au beurre noir, c'est évidemment le gant de boxe. Les cheveux, ça doit être la scie circulaire protégeant le spécimen dans le coin nord-est des ruines du cloître, la bosse c'est le marteau articulé au-dessus de l'entrée de la cave et la jambe ensanglantée... jambe ensanglantée... ah oui, bien sûr, les pièges à loups! Je les avais presque oubliés ceux-là... 12 en tout, disposés en cercle autour des 2 bolets près du mur ouest. Bien, rien de neuf, en somme...
         - Région de dingues, déclama Kaito (qui pourrait le contredire?)... tout ça pour un champignon! Je suis d'accord pour protéger la nature, mais quand même...
         - Bien raison, acquiesca Oldi. Cette mode de l'écologie devient un peu pesante par moments... non pas que je veuille voir la planète transformée en une boule de goudron grisâtre, mais c'est vrai que lorsqu'un champignon se révèle être plus protégé que le journal intime du président de la république, on est en droit de se poser des questions... bref! C'est le grand soir! On a assez d'informations, on va choper ce bolet Rodravel malgré tout! Tu es prêt?
         - Je crois, mentit Kaito.
         - Bon, en tout cas, on sait que le dispositif de sécurité de cette chapelle est mastoc. Il y a en tout 17 spécimens de bolets Rodravel sur la place, et chacun est protégé par un système différent. Ils se sont bien amusés à imaginer tout ça... dis-donc, maintenant que j'ai toute la liste sous les yeux, c'est vrai que c'est affolant! Ils doivent avoir un inconscient de psychopathes, ceux qui ont inventé ces trucs, ce serait étonnant que cette chapelle soit approuvée par la convention de Genève... nous avons en vrac: un gant de boxe, des pièges à loups, une scie circulaire, un tazer, quelques douzaines de pétards, un diffuseur de gaz anesthésiants, une brouette de mines récupérées de la seconde guerre mondiale, des mouches tsé-tsé dressées, un cracheur de fléchettes soporifiques, un...
         - C'est bon!!! coupa Kaito, que cette énumération faisait de plus en plus descendre vers les sombres tréfonds d'un désespoir abyssal. Inutile de me rappeler des mauvais souvenirs, car je rappelle à Môssieur que si on a pu dresser cette liste, c'est parce qu'on a testé nous-mêmes tous les dispositifs!

         Oldi allait rétorquer: "non, nous n'en avons testé que 9 sur les 17, je te rappelle que les informations concernant les autres ont été obtenues en soudoyant la secrétaire de la maire Anna Nyt-Tumousche"; mais il avait obtenu ces renseignements au prix de telles bassesses qu'il préféra se taire - cela aurait pu réveiller en lui de récents mais douloureux souvenirs dont la simple réminiscence se serait avérée très pénible.(2)

         - Mouais, dit Oldi, retenant difficilement l'humidification de ses glandes lacrymales. En tout cas, maintenant on sait tout sur tout concernant le dispositif diabolique protégeant cette chapelle(3), on va pouvoir passer à l'action. On a déjà assez perdu de temps comme ça... première chose à déterminer, le choix de l'objet du vol. Quel spécimen allons-nous voler? Voyons, remémorons-nous la mythologie grecque... qu'avait choisi Ulysse entre Charybde et Scylla?
         - Pourquoi pas voler celui avec le gant de boxe? C'est encore le moins méchant...
         - T'es gentil, mais le gant de boxe je peux te confirmer qu'il est moins inoffensif qu'il n'en a l'air! (tout en disant cela, Oldi se tâtait en grimaçant la blessure violacée qui entachait encore sa joue gauche) Pour tout dire, ils ont puissamment étudié le système pour qu'il y ait un équilibre des sévices: les dispositifs les moins offensifs sont ceux qui se déclenchent le plus promptement. Tout cela se vaut, à la limite... sauf...
         - Sauf?
         - ...sauf le système de herse à pointes enduites de venin qui protège le bolet situé contre le mur nord. C'est assez vicieux, je le reconnais, et j'admets également qu'une fois que la grille est levée elle le reste pendant... (consultation du bloc-notes) 18 heures 27 minutes 12 secondes, ce qui nous ferait perdre un temps précieux en cas de fiasco. Mais si on observe la disposition des murs de la chapelle, on voit que le mur nord, à cet endroit, est surplombé par une terrasse dont le bord se situe "à peine" 5,20 mètres au-dessus du bolet. Que la grille soit levée ou pas, le bolet reste accessible si on passe par le haut! Seulement...
         - ...seulement, on avait vu avant-hier que l'accès aux étages supérieurs de la chapelle se fait uniquement par deux escaliers, et, oh surprise! Ces idiots de champignons ont eu la bonne idée de pousser juste au pied des marches. Si nous voulons monter, nous avons donc le choix entre (emprunt du bloc-notes et déchiffrage frénétique) les fléchettes soporifiques et les haches tournoyantes. Personnellement, j'hésite, tu ne m'en veux pas trop j'espère?
         - Il y aurait peut-être un autre moyen: au niveau de la jonction du cloître et du clocher, j'ai remarqué que le mur était un peu délabré... si on se faisait la courte échelle à cet endroit, on pourrait accéder au toit, et de là sauter jusqu'à la terrasse surplombant le spécimen qui nous intéresse. C'est faisable, mais il faudra être prudents: à peine deux mètres plus loin se trouve le bolet protégé par (bloc-notes, etc...) le cracheur de billes de plomb couplé au détecteur de mouvements rotatif.
         - Bon, ce serait faisable. Il faudra juste éviter de bouger quand le rayon passera sur nous, c'est ça? Bien, cela promet une soirée fort intéressante...
         - Parfait! Prenons le matériel, et allons-y! Lancement de l'opération "champignon sans omelette"!

         Une vingtaine de minutes plus tard, le silence apaisant si cher à Dame Nature était tombé sur la chapelle Hyéfou... seules rumeurs troublant le mutisme ambiant: la clameur d'un hibou grand-duc hululant son mal d'amour, le bruissement d'un hérisson à la recherche de quelque limace juteuse, le trottinement d'une renarde solitaire, ainsi que, hélas! bruit beaucoup moins poétique, un grésillement grave et monotone indiquant qu'une multitude de dispositifs électroniques attendaient patiemment leur heure dans les recoins de la bâtisse orpheline. La masse de cumulo-nimbus assombrissant le lieu-dit daigna se volatiliser un bref instant, juste le temps nécessaire à la lune bleue pour baigner de ses faibles rayons azurés deux silhouettes se faufilant discrètement vers le côté nord du bâtiment...

         - Nous y voilà, dit Oldi en désignant du doigt le muret délabré dont il avait parlé. Et voilà le détecteur de mouvements...

         En effet, à quelques mètres de l'endroit adéquat, un bolet Rodravel trônait fièrement sur la pelouse, son chapeau bleuté renvoyant une couleur violacée à cause de la lueur rouge qui l'arrosait constamment: à une dizaine de centimètres à peine du basidiomycète siégeait un petit pilier tournoyant, projetant à 10 mètres alentour un rayon coruscant(4) à la vitesse d'une rotation en 2 secondes. A un mètre du pilier, une irrégularité sur le parterre d'herbes sauvages laissait deviner au touriste averti un dispositif machiavélique tapi sous la terre sacrée...

         - Je vois, dit Kaito qui récitait mentalement une prière improvisée, empruntant à la fois au Notre-Père, à l'Ave Maria et à divers autres textes aussi sacrés que barbants. Il va falloir faire attention... le plus difficile sera de se placer. Ensuite, ce sera un jeu d'enfant...
         - Certes, dit Oldi, n'osant pas avouer qu'il n'avait jamais gagné au jeu de l'oie.

         C'est ainsi que grand nombre d'animaux nocturnes tels que le sanglier, le hibou ou encore le dahu des plaines (communément appelé cerf) purent cette nuit-là assister, assez rigolards il faut le dire, au spectacle de deux jeunes se livrant à un jeu de 1, 2, 3, soleil dont la lenteur affligeante allait bien au-delà de l'épisode de Derrick intitulé Derrick joue à "des chiffres et des lettres" passé au ralenti. Une inaction quasi paralytique, mais que de suspense néanmoins! La moindre crispation incontrôlée, le moindre remous inopportun, la plus infinitésimale gesticulation intempestive et c'est l'arrosage plombé - agression qui se traduirait par une chute du fragile édifice humain, en plein milieu du rayon cafteur, entraînant une réaction en chaîne susceptible d'amocher plus que sérieusement le duo juvénile. Donc, pas de gymnastique superflue! Que les choses soient claires, lorsque le rayon passe, c'est un mikado humain: le premier qui bouge a perdu. C'est ainsi que, une longue heure plus tard, les deux jeunes se retrouvaient sur le toit en pierre moussue, vivants certes, sans aucune ecchymose assurément, mais avec la désagréable impression d'avoir les jambes aussi lourdes qu'un porte-avions chargé d'enclumes et piloté par Guy Carlier. Ils s'accordèrent donc, d'un commun accord, un quart d'heure de pause avant de poursuivre l'opération.

         - Bien, dit Kaito, ça va mieux... c'est quoi la suite du programme, ô tour-opérator?
         - La suite? Aller sur la terrasse. Pour cela, on va devoir marcher sur le muret que l'on voit là-bas. Ensuite, on descend grâce à la corde que voilà, on chope le champignon et finito la commedia! On... tiens? Qu'est-ce que c'est que ça?

         En effet, trop occupés qu'ils étaient à reprendre des forces, et la vision troublée par l'obscurité ambiante, aucun n'avait remarqué l'objet se situant à quelques mètres d'eux à peine: incrusté dans le toit et se prolongeant à l'étage du dessous, un cylindre métallique garni de tuyaux et de câbles - et invisible depuis la pelouse - trônait au milieu des briques moussues. Rien, absolument rien, ne permettait de savoir ce qu'était cet objet. Seule indication: une lettre N, bien visible, peinte au pochoir sur le dessus du cylindre. Le nombre de noms commencant par cette lettre étant estimé à plusieurs milliers - et rien qu'en français - nous conviendrons que cela est un peu juste pour tenter de deviner l'identité de la chose...

         - Je le savais! hurla Kaito. On a oublié un dispositif! On est fichus! On va...
         - HO, CALMOS! Je sais pas trop ce que c'est, mais ça m'étonnerait que ce soit un dispositif de sécurité, 1) il n'y a aucun champignon aux alentours et 2) si on a pu rester aussi longtemps à côté sans que cela s'active c'est que cela doit être autre chose. Peut-être le dispositif d'alimentation des pièges?
         - Avec un "N"? Bien sûûûûr... c'est la ncentrale électrique... ou le ngénérateur de secours tant qu'on y est?
         - Ha ha, je suis comme cette chapelle, je suis écroulé. Bon, continuons, on n'a pas encore fini... allons sur la terrasse...

         Oldi dit "Allons sur la terrasse", et ainsi fut-il (donc, pas important.(5)). Traversant la place pavée, ils arrivèrent enfin à destination, à savoir: un rebord de pierre avec, si près mais pourtant si loin en contrebas, la moisissure convoitée.

         - Bien, dit Oldi, je vais descendre grâce à la corde qu'on a apportée. Si j'ai bien compris le système, la herse se lèvera dès que mon pied touchera le sol à 2 mètres aux alentours du bolet. Le plus délicat sera de ne pas me faire écorcher par les pointes empoisonnées, ce serait vraiment la guigne... toi, tu tiendras bien la corde, il s'agirait pas que je tombe alors que je dois rester en position verticale si je ne veux pas que la herse me touche... on y va!

         Et, lentement, grâce aux muscles de Kaito, votre webmaster put faire sa descente (pas aux enfers, mais presque)... une descente laborieuse, tant pour l'un que pour l'autre, puisque, malgré la fraîcheur nocturne, Oldi transpirait autant que s'il se promenait en doudoune dans le cratère du Stromboli, et Kaito souffrait affreusement lui aussi, ses tendons étant violemment mis à l'épreuve à cause des kilos superflus que son compagnon avait pris (depuis cette histoire de livre maudit, il avait passé son régime au second plan dans l'ordre de ses priorités). Soudain, au terme de la descente encordée, le pied d'Oldi toucha, que dis-je, frôla l'herbe et TCHAC! Une grille de métal aux ornements lugubres que ne renierait pas Tim Burton jaillit du sol comme un geyser de Yellowstone et encercla Oldi telle une cage destinée à quelque atroce séance de torture. Des pointes de la herse suintait une substance verdâtre, légèrement transparente et brillante sous la clarté lunaire, difficile à définir en détail mais que tout être un tant soit peu normal répugnerait à approcher de trop près. Oldi, constatant que le poison n'avait même pas effleuré la proximité de ses alentours, soupira de soulagement, et se baissant, cueuillit nonchalamment le champignon tant recherché.

         - Je l'ai, dit-il. JE L'AI! Répéta-t'il, conscient que le plus gros du travail était fait. A présent remonte-moi, on a presque fini notre expédition...
         - Euuuuuuuh, un petit moment, lui répondit Kaito, contemplant ses bras endoloris - dégageant une chaleur équivalente à celle du cratère du Stromboli précédemment cité.

         Ca ne pouvait pas continuer ainsi! Qu'est-ce que ça allait être de le remonter, ce poids lourd, ce quintal ambulant, cette brouette de kilogrammes? Le hisseur malgré lui eut aussitôt une idée: pourquoi ne pas accrocher la corde, tout bêtement? Restait à trouver un piton, un crampon ou quelque chose du genre... rien sur le sol... le cylindre "N"? Un peu risqué. Mais, derrière lui, un petit pilier de pierre semblait adéquat. Aussitôt, ni une ni deux, ni zéro d'ailleurs, la corde se trouva solidement arrimée à l'excroissance architecturale, prête à supporter le poids de celui dont on s'étonnait qu'il ne fasse pas gondoler le lino autant que ses internautes.

         - C'est bon! cria Kaito à son compagnon, qui rangeait précieusement l'objet de ses souffrances dans sa poche. Tu peux remonter...

         Oldi obéit. Le pilier en pierre fit des merveilles: décidément, oublions les HLM et autres architectures modernes hideuses... ce qui est le plus vieux est le plus susceptible d'être solide. Toutefois, la solidité, c'est comme tout, il y a des limites à ne pas dépasser... et alors qu'Oldi venait de se hisser au bord de la surface terrassée, le pilier le fut également (terrassé) et vacilla dangereusement... en direction du cylindre "N"!

         - NON!!!! beugla sans retenue aucune le duo d'immatures... PAS LE "N"!!!!

         L'énervement était palpable! Il y avait de la "N" dans l'air!

         Heureusement, sans doute à cause de la sainte vénérabilité du lieu, les prières d'Oldi et Kaito furent entendues: le cylindre "N" ne subit aucun dommage. Tel une tour de Pise anarchique, le pilier instable avait décidé de changer de position et de s'écrouler dans l'autre direction... mais, qu'y avait-il dans l'autre direction? Rien! Le vide! Ou, pour être précis, le vide, avec en contrebas... le détecteur de mouvements! Un craquement sinistre se fit entendre lorsque l'aggloméré de parpaings se brisa au sol. Croyant déceler là quelque intrusion de braconnier de moisissures, le cracheur de billes de plomb s'en donna à coeur joie contre les caillasses inertes, brisant, détériorant, pulvérisant, réduisant en miettes, en copeaux de briques jusqu'à épuisement total des munitions. Durant tout ce massacre de pierre, Oldi et Kaito étaient restés aussi immobiles que des statues, craignant (et pourquoi, finalement?) que l'engin s'intéresse à eux. Puis, le silence.

         Mais le répit fut de courte durée! A peine le canon avait-il éjecté sa dernière sphère métallisée qu'un haut-parleur sortit comme une flèche du donjon, crachant d'une voix monocorde, et totalement en déphasage avec son texte, la phrase suivante:

         DISPOSITIF N°14 INEFFICACE. MISE EN PLACE DU DISPOSITIF N°18.

         - 18? questionna Kaito. Mais il n'y avait que 17 champ...

         Il ne put achever sa phrase, interrompu par un grésillement pour le moins menaçant. Le pilier "N" venait de se hisser automatiquement, dominant la chapelle en ruine, et ses tuyaux fripés se désarrimaient peu à peu de la structure centrale pour se disperser autour de lui, formant un poulpe de cauchemar... Soudain, d'un des tuyaux jaillit une immense gerbe de flammes, qui se dirigea vers le canon cracheur - à présent au chômage technique - et calcina la pelouse dans un rayon de 15 mètres autour du dispositif... (6) Oldi et Kaito pulvérisaient à présent les records d'immobilité. Oldi fut le premier à briser le silence...

         - ..."N", ce serait pas pour Napalm, par hasard?!
         - Alors là, on est paumés dans la m****... (7)

         Soudain, la méduse cracheuse de feu dirigea son tentacule mécanique vers le duo apeuré! La herse! Bien sûr! Une fois ce dispositif n°18 enclenché, il envoyait son jet de feu partout où un piège avait été activé... (il est généralement déconseillé de se trouver trop près du dit dispositif à ce moment). Oldi courut le premier, suivi par Kaito, sautant de la terrasse - déjà inondée de flammes - vers la pelouse qui était autrefois un cloître. Malheur! C'était là que se trouvait le bolet protégé par la scie circulaire! La scie, la fidèle, qui sortait déjà de sa trappe souterraine en émettant un bruit atroce que toute personne ayant déjà été chez le dentiste peut s'imaginer avec douleur... heureusement, une paire de roulades suffit au duo pour éviter le disque mortel. Mais c'était sans compter la méduse au napalm! Tandis que son premier tentacule terminait de faire le ménage sur la terrasse de briques, un deuxième jaillit en direction de la scie, mais horreur! Incompatibilité des dispositifs! La scie trancha en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire le tuyau expulseur de flammes, ne laissant qu'un tube inerte sur le sol et un moignon gesticulant tel une poule décapitée et vomissant un flux pestilentiel de liquide poisseux... une partie du dit liquide gicla en direction de l'entrée de la remise: bolet Rodravel n°3, protégé par un lance-shurikens à tête chercheuse! Cinq étoiles de métal jaillirent des honorables murailles et volèrent en direction du monstre enflammeur, l'une manqua son but, deux entaillèrent des tubes-tentacules et les autres s'attaquèrent à la structure centrale, le coeur du dispositif! La machine, déjà suffisamment dangereuse, devint alors complètement folle! Psychopathie complète dans les circuits imprimés! Tandis qu'Oldi et Kaito fonçaient vers la sortie, faisant fi de l'enfer qui se déchaînait derrière eux, le poulpe à présent aussi enflammé que ses cibles vomissait dans tout l'édifice des torrents de feu... bientôt, la chapelle se transforma en un immense brasier équivalent, et même! supérieur aux pires descriptions que Dante fit du royaume des démons infernaux.

         - C'était juste, conclut Oldi (il voulut d'abord dire "on a eu chaud" mais il n'osa pas...)
         - Tout de même, tout ça pour un champignon! Du napalm dans un lieu saint!!!!
         - Ca doit être ça, le feu sacré.

         Eh oui, Oldi est incapable de retenir ses calembours très longtemps... Kaito lui tapa donc sur l'arrière de la tête et tous deux partirent vers la suite de leurs aventures...

        

        


    (1) Le changement de Culbuto en Kaito a provoqué certains remous... donc, si Kaito ne vous plaît pas, vous serez bien gentil de copier-coller mon texte et de remplacer son nom manuellement. Sinon, il existe un moyen très simple pour voir sur mon blog Kaito disparaître au profit du retour de Culbuto: déposer sur mon compte en banque une somme à peu près entre "conséquente" et "mirobolante". J'attends vos dons!

    (2) N'insistez pas, je ne vous dirai pas ce que j'ai dû faire. Je me contenterai de signaler que si par hasard, des archéologues retrouvent mon journal intime dans 8000 ans, le passage contant mes mésaventures dans la mairie de Cèpe-sur-Amanite risquerait d'être repris dans une conférence dont le thème serait quelque chose du genre "La débilité profonde et la primitivité flagrante de nos lointains ancêtres: mais comment diable ont-ils pu vivre assez longtemps pour inventer la roue?!"

    (3) Vous trouvez pas ça assez contradictoire, vous, un dispositif diabolique dans une chapelle?!?!

    (4) Rien à voir avec la planète-ville de Star Wars: coruscant est un vieux mot signifiant brillant, étincelant, scintillant (c'était notre intermède de langue française démodée)

    (5) Oui, il y a un calembour ici, mais il est tordu. Relisez à voix haute, ça devrait venir.

    (6) Rassurez-vous: les bolets Rodravel supportent très bien les hautes températures. Rassuré?

    (7) Non, ce n'est pas vous qui avez mal lu ni moi qui ai mal écrit. L'expression "être paumé dans la m****" a été inventée par un de mes potes lors d'une crise de dyslexie passagère. Cette expression est atroce au niveau de la syntaxe, mais je trouve qu'elle sonne bien, d'autant plus qu'elle est parfaite pour exprimer un désarroi profond, je trouve difficilement mieux. Donc, je la garde telle quelle.


  • Commentaires

    1
    Kaito
    Mercredi 26 Mars 2008 à 18:14
    EXCELLENT XD !!!
    SANS AUCUN DOUTE UN DE TES MEILLEURS !!!!
    2
    Mercredi 26 Mars 2008 à 20:06
    Muhahahahaha
    Hahahahhihihihihohohhahihihohohi-hahahahahahahohohohahaha*UMMPHHHHHH*Mouhahahahahahahahohohohohhihihi etc..... Sa résume bien le fond de ma pensée,non? =Goth le berserk=
    3
    Pelinore
    Jeudi 27 Mars 2008 à 11:45
    ouaaaaaiiiiiiiiiiiiiiiiis !SUPER !
    Génial !Dommage que il n'y en ait un que tout les mois. Trop marrant ! (PS :Une autre histoire ! une autre histoire !)
    4
    Damien
    Mercredi 2 Avril 2008 à 23:18
    Futile ...
    Envoie le numéro du compte en banque ^^
    5
    Kaito
    Jeudi 3 Avril 2008 à 17:57
    Le hurlant avecqui le souhaite...
    LA SUITE !! LA SUITE !! LA SUITE !! ...
    6
    Pelinore
    Vendredi 4 Avril 2008 à 18:17
    Le hurle avec Kaito.....
    La SUITE !LA SUITE !!! LA SUIIIIIITE !!!!!!!!!
    7
    Kaito
    Vendredi 4 Avril 2008 à 18:47
    ALLEZ !!!
    MANIFESTEZ VOTRE ENVIE DE VOIR LA SUITE RAPIDEMENT, CAMARADES !!! LA SUITE !!! LA SUITE !!!
    8
    Samedi 5 Avril 2008 à 19:54
    OUAIS
    T'A RAISON!LA SUITEU!LA SUITEU!LA SUITREuheuhreuheu*HMPF* harkhreuheutreu.... *respire rapidement* Hum.Voilà quoi. =Goth le berserk=
    9
    aDeLy La MaUvE
    Mardi 8 Avril 2008 à 01:51
    cuisine écologique
    bon je vais aller faire cuire quelques bolets sous le jet de feu de la méduse...si j'arrive à voir quèque chose parce que là d'avoir lu ça m'a tué les yeux..à force va falloir mettre des doubles foyers à mes lunettes (ma premiere paire cette année) hum ça me rajeunit cet accessoire! Tu écris de mieux en mieux et tes dessins s'affinent au fil du temps ! bravo mon pti pote !bisous !
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    10
    Mardi 8 Avril 2008 à 02:10
    LA....
    SSSSSUUUIIIIIIIIIITEUUUUUUUUH tout de suiiiiiiiitoeuf !euf euf euf !!! zut je tousse, -perdu l'habitude de hurler (on m'a sorti du grenier pour l'occazz))
    11
    Samedi 19 Avril 2008 à 19:36
    pouah
    tu excele encore et encore et tu epate
    12
    Mardi 22 Avril 2008 à 14:09
    comme le furet
    je passe et repassera par là ! Des nouvelles - des nouvelles - des nouvelles !! on en veut tous et la suite aussi !
    13
    Kaito
    Mercredi 23 Avril 2008 à 00:36
    Je le sens...
    LA SUITE EST POUR CE SOIR XD !!!
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