• Chais pas pourquoi, j'avais envie d'inventer des mots.

     


    Apobug: un apobug est un bug très, très dangereux. Pour vous donner une idée de la chose: dans l'échelle de dangerosité des problèmes informatiques, d'abord, il y a le minibug (genre, une vidéo qui saute une seconde lors d'une virée sur Youtube), puis le bug (une fenêtre qui reste bloquée), ensuite le mégabug (écran bleu, vert, multicolore, etc), et loin, loin après, il y a l'apobug. Un apobug fait exploser l'ordinateur dans une gerbe d'étincelles ainsi que tous les appareils situés dans le même bâtiment, et tous les quidams dans un rayon de quinze mètres autour de la déflagration sautent en arrière en poussant des cris Wilhelm. Dans les films, les ordinateurs souffrent toujours d'apobugs, surtout lorsqu'ils contrôlent un complexe militaire ou une station spatiale. Va-t'en savoir pourquoi.

    Bilidou: le mot bilidou désigne la rime idiote qu'on trouve dans certains dictons populaires, comme dans: "Il faut acheter au son du canon et vendre au son du violon"; "Ail mince de peau, hiver court et beau"; "Lorsqu'il pleut le jour des noces, bientôt les époux se rossent"; "Neige en novembre, Noël en décembre"; "Noël au scanner, Pâques au cimetière"; "Qui le soir se couche en se grattant le cul, le matin se lèvera avec le doigt qui pue"; "Chlapa en rut qui gueule juste devant ta maison, fonce au supermarché y'a des boules quiès en promotion"; etc. C'est complètement insignifiant; ça a à peu près autant d'importance dans le domaine de la littérature qu'une cabane à oiseaux en plaques d'amiante dans le domaine de l'architecture.

    Dölmiù!no@ht-k-k-khgnô#§§ap§: le Dölmiù!no@ht-k-k-khgnô#§§ap§ est une créature monstreuse présente dans la mythologie martienne. On la décrit comme étant sans poils, excepté sur le dessus de la tête; avec une peau rose, noire, jaune ou rouge selon les régions; un nez situé entre les yeux et la bouche, deux oreilles, et seulement cinq doigts à chaque main! Un monstre, on vous dit.

    Escapou: mouton sur échasses. On en trouve dans les landes de Gascogne, là où les bergers ont également des échasses, accessoire vestimentaire destiné officiellement à les aider à mieux surveiller le troupeau, mais en fait c'est pour la frime. Un jour, un de ces bergers remarqua que se trouver trois mètres au-dessus du mouton n'était pas vraiment pratique lorsque venait l'heure de la tonte, aussi eut-il l'idée d'arrimer aux pattes des ovins des échasses qui mirent enfin homme et bêtes à la même hauteur. Aujourd'hui encore, on peut voir -avec un peu de chance- des troupeaux d'escapous accompagnés de leur berger, qui gambadent gaiement dans les montagnes au rythme endiablé du "chtoc chtoc chtoc" des perches de bois sur les cailloux. Et on peut même -avec beaucoup de chance- tomber sur le troupeau pile au moment où une grosse bourrasque fait tomber tout le monde façon Domino Day. Rares sont ceux qui ont vu ce genre d'évènement, mais il paraît que c'est très très rigolo, et celui qui arriverait à le filmer s'assurerait la gloire sur Youtube ainsi qu'un passage à vie dans les bêtisiers de fin d'année.

    Fongirenque: super-champignon dopé aux amphétamines. Les fongirenques atteignent leur taille adulte (45 cm) en 17 secondes, brillent dans le noir et émettent des spores vert fluo. Ce sont des champignons très mobiles, hyperactifs même: ils se balancent constamment sur leur pied, font parfois des petits ronds; il y en a même certains qui se détachent de leur mycélium et s'en vont gaiement gambader dans les champs. On trouve les fongirenques au bord des routes, pendant le Tour de France.

    Fonorsophone: premier nom du téléphone, qui fonctionnait en utilisant le code morse. En effet, lorsqu'Alexander Graham Bell (qui, pourtant, était loin d'être cloche) inventa la chose à la fin du XIXème siècle, il ne réalisa pas tout de suite quel formidable usage on pouvait faire de cet engin. Il l'avait simplement conçu comme étant une amélioration du télégraphe; ainsi, ce n'était pas une bête machine qui bip-bipait les messages en langage morse, mais une voix humaine, beaucoup plus agréable à l'oreille. En gros, c'étaient les utilisateurs du fonorsophone qui devaient faire eux-même les "bips". Par exemple, pour dire "Hello", il fallait prononcer distinctement dans le combiné: "bip bip bip bip  bip  bip biiip bip bip  bip biiip bip bip  biiip biiip biiip", et le correspondant, s'il était poli, répondait alors: "Hello, my friend!", c'est-à-dire "bip bip bip bip  bip  bip biiip bip bip  bip biiip bip bip  biiip biiip biiip  biiip biiip  biiip bip biiip biiip  bip bip biiip bip  bip biiip bip  bip bip  bip  biiip bip  biiip bip bip", ensuite on continuait avec "How are you doing?", et j'arrête là, j'en ai marre. C'était très peu pratique, vu que les simples présentations d'usage prenaient une bonne demi-heure, mais heureusement, le langage fonorsophonique ne dura guère. En effet, le meilleur ami de Bell (nommé Sébastien) n'était guère habitué à parler en morse et commettait d'innombrables erreurs lors de ses conversations. Un jour que Bell bip-bipait à son compagnon que la dernière phrase fonorsophonée par celui-ci était: "les quatorzièmes lampadaires andouillette youpi s'entretuent poireaux", Sébastien s'énerva et lâcha dans le combiné un "Holy shit!" (littéralement "sainte merde", en hommage au pape Pie VII et à ses problèmes gastriques). Bell, abasourdi d'avoir entendu distinctement l'injure de son ami, lança un "Phoque!" indigné qui mit fin au dialogue morse. Depuis, le langage fonorsophonique est tombé en désuétude, bien qu'un simple coup de fil à une quelconque administration puisse démontrer que les bips-bips au téléphone existent toujours.

    Ilavelsum: ancêtre de l'aspirateur moderne, conçu au temps du glorieux empire Romain. Voici comment étaient fabriqués les ilavelsums: première étape, prendre un esclave (frais); deuxième étape, le faire se coucher sur le sol, face contre terre; troisième étape, lui ordonner d'aspirer tout en rampant sur le carrelage, si besoin sous la menace amicale d'un gentil fouet. Et voilà! Ceci fait, le maître de maison pouvait s'installer tranquillement dans son fauteuil pour y lire Roma-news, tandis que sa domus se nettoyait toute seule grâce aux efficaces inspirations poussièrophages de l'esclave glouton. Bien sûr, les ilavelsums étaient réservés aux familles riches, car les esclaves coûtaient très cher. De plus, il en fallait un nouveau à chaque grand nettoyage... car ce pratique appareil était à usage unique. Oui, assez bizarrement, quand on vidait le sac de l'ilavelsum, l'esclave avait tendance à défuncter.

    Lait-pain-jambon-pâté: titre d'un film de 1951, du réalisateur australien Ian Conney Patoo. Il s'agit de la toute première adaptation cinématographique du Seigneur des Anneaux. Mais comme en 1951, J.R.R. Tolkien ne l'avait pas encore écrit, il n'y avait évidemment pas de scénario à adapter. Par conséquent, cette "oeuvre" se résume à un générique de 11 secondes, durant lesquelles on ne voit que le nom du réalisateur et le titre du film (en fait, comme Patoo ne connaissait pas encore l'intitulé de la fameuse saga, il a utilisé le carton-titre pour y marquer sa liste des courses, histoire de ne pas gâcher le matériel). Bien sûr, à partir de là, notre cher Ian se retrouva bloqué, et ses amis lui conseillèrent alors d'attendre que le Seigneur des Anneaux soit écrit avant de penser à l'adapter. Un conseil fort sensé, ma foi... Ian Conney Patoo mourut en 1955 d'un cancer du nombril, au moment même où Tolkien envoyait le manuscrit du Retour du Roi à son éditeur. La seule et unique bobine de son oeuvre fut enterrée avec lui, puis déterrée en 1998. Depuis, Lait-pain-jambon-pâté passe régulièrement sur Arte vers 4 heures du matin, mais dans une version censurée.

    Médipiquification: méthode de torture très en vogue au Jelboukhistan, pratiqué avec une fourchette à escargots, quelques cure-dents, ainsi que l'intégrale des chansons de Patrick Bruel. Nul ne sait en quoi consiste exactement la médipiquification, les bourreaux comme les victimes étant relativement peu diserts à ce sujet. Mais vu que les suppliciés ressortent des geôles avec des tympans ressemblant à des clafoutis mal cuits, il y a fort a parier que les CD de Patriiiiick ne servent pas à caler la chaise.

    Monomet: un monomet, c'est un taille-crayon sans trou. L'avantage, c'est qu'on ne risque pas de casser la mine et de la coincer tout au fond. L'inconvénient, c'est que sans trou, on ne peut pas tailler les crayons. La plupart des monomets sont par conséquent recyclés en presse-livres, mais c'est assez peu pratique et esthétiquement douteux. Ca fait qu'oublions ça.

    Orgradrame: tout le monde fait des fautes de français. Vous, moi, mon oncle Aristide-Roger, votre arrière-arrière-grand-maman; même Bernard Pivot aurait, selon des sources sûres, écrit "LOL" un soir de cuite. Mais un orgradrame est la pire faute qui puisse exister: il s'agit d'une erreur dans un mot du dictionnaire. C'est quelque chose de très embêtant, parce que comme tout mot écrit dans le dictionnaire est considéré comme correctement orthographié, après, tout le monde se trompe. Mais c'est encore pire quand il y a un multiorgradrame. Ainsi, beaucoup de linguistes pensent que le mot "rossignol" s'écrivait autrefois "rnschmrpxtzzzplfrt", mot chantant et agréable à l'oreille que plusieurs orgradrames successifs ont malheureusement métamorphosé en ce mot barbare et répugnant que tout le monde utilise aujourd'hui. La vie est cruelle.

    Pépettose: mot dérivé de "Pépette", qui était le nom de l'éléphant favori d'Hannibal Barca. C'est monté sur Pépette que le général carthaginois passa par-dessus les Alpes, pour la simple et bonne raison qu'il ne pouvait pas passer par-dessous, le tunnel du Mont-Blanc n'était pas encore fini (le chantier avait pris du retard). C'est dommage, car à force de marcher pattes nues dans la neige, Pépette se chopa un gros, gros rhume; la pépettose, c'est donc le rhume des éléphants. A cause de ça, le pauvre Pépette éternuait beaucoup (ce qui énervait Hannibal parce que le choc le désarçonnait à chaque fois), et en plus, il avait la trompe qui coulait -on pouvait le suivre à la trace, comme un escargot.

    Phlapotin: le phlapotin tient son nom de l'ancien phlapotin, mis au point par Sébastien-Robert Phlapotin (si, si, vous savez, le fils d'Auguste Phlapotin). Le phlapotin se distingue du haricot vert bouilli du fait qu'il n'est pas bouilli, qu'il n'est pas vert et que ce n'est pas un haricot mais un phlapotin. D'accord, mais, me direz-vous, c'est quoi un phlapotin? Eh bien! un phlapotin, c'est comme une phlapotinette. Mais en un tout petit peu plus grand.

    Picabi: les picabis sont des tiges de métal, d'environ 10 centimètres de long, très pointues, qu'on place sur les statues pour éviter que les pigeons et les enfants n'aillent faire caca dessus. Le seul problème, c'est que pour que les picabis soient vraiment efficaces, il faut en mettre le plus possible; et si on en met trop, au niveau esthétique, ça colle pas. Nous ne citerons comme exemple que le monument aux morts du village de Chuipa-sur-Dutoux, qui est complètement recouvert de picabis, au grand dam des habitants de la commune. Non seulement la statue attire la foudre, mais elle ressemble à un hippopotame victime d'une sorte d'acupuncteur dément et se fait toute les nuits harceler par des hérissons en rut.

    Racorplastie: opération de chirurgie esthétique qui consiste à se faire raccourcir les bras pour pouvoir enfin se lécher les coudes.

    Schlackelifläcken: en Norvège, "schlackelifläcken" est le nom donné aux SDF morts de froid. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce n'est pas en hiver que l'on voit le plus de schlackelifläckens, mais au printemps. En hiver, il y a trop de neige, impossible de les apercevoir. On les retrouve en avril, quand ça fond.

    Schnellglaglagnah: nom de l'opération de conquête du Groënland lancée par les nazis en 1942. Hé oui! mes amis, peu de gens le savent, mais des troupes à croix gammée ont bel et bien envahi cette terre gelée et inhospitalière pour des raisons qui, aujourd'hui encore, échappent à tout le monde. Ainsi, au beau milieu de la guerre, des troupes de WaffenSS surentraînés mirent le pied sur cette île gigantesque qu'ils annexèrent aussitôt au IIIème Reich. Ils commencèrent tout d'abord par imposer des décorations étoilejaunesques aux populations locales, c'est-à-dire les Inuits, ainsi que les phoques, les morses et les ours blancs (cela peut sembler un brin excessif, mais les nazis avaient légèrement surestimé la densité de population du lieu, et se retrouvaient donc avec un stock à écouler). Puis ils bâtirent un camp d'extermination au nom imprononçable dans lequel ils construisirent un four crématoire destiné à l'usage tragique que l'on sait. Mais les choses ne se passèrent pas exactement comme prévu, il faut bien le dire. Les Inuits, amusés par les Allemands et ravis par les pin's que ceux-ci leur avaient distribué et qu'ils trouvaient fort seyants, vinrent une nuit d'eux-mêmes au camp avec une réserve de bûches qu'ils lancèrent dans le four, avant de s'installer en cercle autour de celui-ci pour y déguster, dans une chaleur agréable, les bouteilles de schnaps amenées par l'envahisseur tout en se racontant de bonnes blagues, dont la célèbre histoire du petit Inuit qui rentre chez lui avec un phoque dans l'oreille (c'est un petit Inuit qui rentre chez lui avec un phoque dans l'oreille; sa maman lui demande: "mais pourquoi tu as un phoque dans l'oreille?" et il lui répond: "c'est parce que la baleine du voisin est partie en voyage". Dit comme ça, ce n'est pas très drôle, mais raconté dans la langue d'origine, il y a un calembour très rigolo). Les nazis, enivrés par la plaisante chaleur du four (ce qui est rare dans ce pays où, il faut bien le dire, on se gèle les testicouilles du matin au soir) et séduits par les exquis mots des Inuits, s'assirent également autour de l'engin chauffant et se mirent eux aussi à raconter les blagues les plus tordantes qu'ils connaissaient, dont la célèbre de "Schprftz la frontière" ("c'est un douanier polonais qui fait une sieste; soudain, Adolf Hitler arrive, et schprftz la frontière!". Là non plus ce n'est pas très drôle, mais à l'époque, dans les régiments allemands, ça faisait se marrer tout le monde). Alcool aidant, tout le monde se roulait par terre de rire; et suite à cette fameuse nuit, les nazis nouèrent une amitié durable avec les indigènes, se disant de toute façon que, vu comme ce pays était ennuyeux à mourir, c'était peut-être pas la peine d'y exterminer les seuls copains qu'on y trouvait. Evidemment, quand on le mit au courant de la chose, Hitler entra en führer, et coupa donc les vivres aux membres de l'opération Schnellglaglagnah, qui ne s'en émurent point, ayant appris entretemps à apprécier la cuisine locale. Aujourd'hui, des descendants de ce peuple Germano-Inuit vivent encore dans quelques petits villages du Groënland, où ils tiennent des restaurants réputés. Leurs phoques-choucroutes et leurs hasenpfeffer au caribou sont délicieux.

    Souridi: souris d'ordinateur, sur laquelle on a collé une vraie souris (vivante). C'est un peu glauque, mais quand on clique ça fait "couiiiiouiiouii". C'est rigolo!

    Vérapano: un vérapano est un petit tableau, format carte postale, sur lequel est peinte en lettres dorées une phrase intelligente de George W. Bush. C'est très joli, ça s'accroche dans le hall d'entrée ou sur la porte des toilettes, et ça permet de rendre jaloux les voisins en leur présentant un objet en provenance directe des States. Par contre, comme on peut s'en douter vu la nature de la chose, il y a très peu de modèles différents. Au-delà de trois vérapanos dans la même maison, la redondance s'installe.

    Vwakdalises: nom donné aux peintures de Memoye Vwakdal (1889-1943), peintre mexicain aveugle. D'après les historiens, pendant toute sa vie, il a cru faire du piano.

     



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  •      Bonjour à tous! Damned, cela faisait un moment que je n'avais pas publié...

         Il faut dire que j'étais assez occupé, que ce soit à la fin de mon année scolaire, durant les vacances ou ces deux derniers mois. J'ai un peu plus de temps libre maintenant, mais ce n'est pas nécessairement une bonne nouvelle... enfin.

         Et puis mon absence s'expliquait par le fait que je préparais quelque chose de gros. Ce n'est pas terminé, hélas, mais suite à une brusque crise d'inspiration survenue dans l'après-midi, je me devais de publier. On ne lutte pas contre les idées bouillonnantes.

         Bref.

         Voilà la situation telle qu'elle était en ce 16 octobre 2010, en début d'après-midi. Les p'tits oiseaux chantaient, sans doute pour se réchauffer, le soleil brillait et baignait le territoire de ses rayons dorés du moins dans les rares secondes dénuées de ces saletés de cumulonimbus, et l'Oldi s'ennuyait ferme. Après la traditionnelle sieste digestive, il entama la non moins traditionnelle glandouille euphorique, laquelle fut rapidement interrompue par sa conscience qui lui hurlait sans retenue aucune: "Il est VRAIMENT temps de ranger ta chambre, mon pote!!" (oui, ma conscience m'appelle "mon pote". Nous sommes très proches.)

         Me relevant donc dans un magnifique ralenti qu'eût fort bien accompagné le thème de 2001: L'odyssée de l'espace, Oldi, moi donc, se releva. Enfin, je me relevai, quoi; oui, j'en ai un peu marre de parler à la troisième personne, surtout que moi et ma conscience ne faisons que deux. Donc, disais-je avant de m'auto interrompre, je décidai d'attaquer le rangement en débutant par une pauvre étagère un brin poussiéreuse qui n'avait rien demandé à personne. Sur le plus haut de ses étages, ma game gear.

         Petite précision pour les jeunes cons gavés de culture high-tech qui renient leur jeu préféré de six mois d'âge sous prétexte qu'à cette seconde précise, il est has-been avec des graphismes laids: la game gear est une console portable de la marque Sega -qu'elle repose en paix- commercialisée, si ma mémoire est bonne, au début des 90's. Première console portable à proposer un écran couleur (avec davantages de couleurs que la game boy color, sortie pourtant bien des années plus tard), fort sympathique. Une qualité qui, hélas, se payait, puisque les jeux n'étaient pas vraiment donnés, que la chose était assez encombrante, ce qui est, vous l'avouerez pour une console portable, un peu couillon, et que les piles nécessaires au fonctionnement de l'appareil se vidaient plus vite que le lac de Malpasset en ce beau jour de décembre 1959, bien que novembre fût plus ensoleillé, enfin j'dis ça j'dis rien.

         A côté de ma game gear, cela va de soi, les jeux. Beaucoup de Sonic: nous sommes chez Sega, voyons. Et, à l'arrière, en tas, les manuels des jeux, sous-littérature inepte et abrutissante qui compte moins dans l'histoire des belles-lettres qu'une demie virgule tirée du plus quelconque des Marc Levy.

         Toutefois, cela faisant des années que je n'avais pas feuilleté les petits livrets bichromes, je saisissai le tas et compulsa quelques ouvrages. Et là...

         ...incroyable. Etant petit, je n'avais jamais réalisé à quel point ces petits opuscules étaient mal traduits. Ca en était fascinant de médiocrité.

         Certains étaient pires que d'autres, mais dans chacun des petits livrets, je remarquai des phrases incompréhensibles, des paragraphes entiers restés en anglais, des ponctuations aléatoires, des majuscules à l'utilité minuscule, et je passe sur les soucis de mise en page et autres encres baveuses. Et je croyais avoir tout vu quand je tombai sur le manuel du jeu "The adventures of Batman and Robin".

         Sincèrement, si vous pouvez vous procurer ça... ça vaut son pesant de cacahouètes. Fourrées aux pépites d'or, les cacahouètes.

         Les fautes sont tellement nombreuses que le moindre paragraphe mériterait une thèse à lui tout seul.

         Commençons par la page "scénario" (je passe volontairement les pages précédentes, consacrées à la mise en marche de l'appareil, de toute manière personne ne les lit jamais.)
         Robin est l'appât. En otage du Joker, il est imprissonné quelque part dans Gotham City.
         ...imprissonné?? Avouez, cela commence fort. Le dit manuel affichant cinq-six langues à la fois, je peux affirmer de manière certaine que c'est le mot "imprisoned" qui a été traduit par une espèce de phacochère dément. Pas d'autre explication. Mais attendez la suite!

         Le Chapelier Idiot, M. Gèle et l'Epouvantail...
         M. Gèle??? Mr. Freeze renommé M. Gèle???
         Je suis un fervent défenseur de la langue française, mais parfois il faut laisser la langue de la perfide Albion triompher, quitte à sacrifier le patriotisme sur l'autel de l'esthétisme. M. Gèle, quoi. Et pourquoi pas les aventures d'Henri Potier et le moitié-sang Prince? D'autant plus qu'un nom de personnage, ça ne se traduit pas, quoi!
         Un ami me faisait remarquer récemment cette curieuse manie des Français de traduire les noms propres étrangers. Parfois, c'est justifiable, mais c'est vrai qu'un Anglais voyant sa capitale London renommée Londres est en droit d'être surpris. Enfin.

         Passons à la suite: le chapitre Batman"s fighting moves, ou, comme il est dit dans la partie française, Les actions de bataille de Batman. Pour la beauté de la phrase, on repassera.
         Quand un robot-criminel est hors de la portée, appuyez sur le bouton 1 pour attaquer avec le Batarang, ou une autre arme si tu l'as.
         Ah, voilà le principal souci avec ce perfide "you". Quand on traduit à l'arrache, on se trompe dans la signification du terme, résultat: le manuel hésite entre le vouvoiement et le tutoiement. Il ne sait pas si on se connaît assez pour se tutoyer. C'est mignon!

         Ah, intéressant: le chapitre La mission de Batman...
         L'armée criminelle du Joker et ses générals ont pris les parties essentielles de Gotham City...
         Les générals? Avouez, une telle faute, c'est pas banaux.
         Et heureusement que ce jeu s'adresse aux fans de Batman. Un non-connaisseur qui se tromperait et prendrait Gotham City pour un personnage se poserait des questions quand aux "parties essentielles".

         Ah, encore une qui est très sympathique, qui décrit ce qui se passe quand la barre de vie atteint zéro.
         En anglais: Batman's lights go out! (en gros: la chauve-souris clamse.)
         En "français": Batman ne voyez plus le jour!
         Okay.

         Description des niveaux, ta-dah: Mr. Freeze a gelé un immeuble...
         M. Gèle donne une interprétation très nouvelle à "prise hostile" quand il lasse faire l'Age de Glace à Gothcorp.
         Je vous rassure, en anglais, c'est pas vraiment plus clair. Mais je me demande ce que Scrat va faire à Gotham City?!?!...

         Ce jeu était très difficile, je ne suis jamais arrivé au dernier niveau... dommage, les ennemis de cette zone finale semblaient dignes de Nanarland!
         Une bande des robots qui sont des clowns du karaté mortel...
         Honnêtement, j'adorerais voir un film avec ça!!

         Et j'ai gardé le meilleur pour la fin... dernier chapitre: explication de l'écran "game over".
         Quand Batman perd une de ses neuf vies, il revit pour continuer la bataille du point où il a mouru.

         Mouru!! MOURU!!
         Je n'invente rien.
         Ce serait faire honte à l'art de l'origami que de dire à quel point j'étais plié. Mouru... je croyais que ce mot-là n'existait que dans des parodies ou chez les copies les plus minables des élèves les plus cancres! Mouru! Ah, au moins ce manuel m'aura bien fait rire, c'est déjà ça.

         ...mais, en réalité, le rire fut de courte durée.

         C'est une tradition. Une fatalité, même. Ce genre d'article ne peut que se finir par un épilogue de type renversement-de-situation.

         Arrivé à la fin du délicieux manuel batmanien, j'en pris un autre, espérant trouver d'autres extravagances grammaticales du même acabit. C'était le livret d'un jeu d'Astérix, fort sympathique d'après mes souvenirs. Et, peut-être est-ce dû à l'origine franco-belge de la BD dont ce jeu était adapté, la traduction était plus qu'acceptable.

         Mais... les deux dernières pages étaient des pages mémo, destinées aux joueurs désireux de consigner de quelconques détails utiles.
    Sur l'une de ces pages, je reconnus mon écriture malhabile de l'époque, ayant pris note à propos d'une énigme assez ardue d'un des derniers niveaux du jeu.

         au TEMPLES! ne pas bésser la 1er ni la 3ème épé! besser la 2ème!

         Bizarrement, je n'avais plus envie de chercher de fautes, après.

         Alé, salu tou le monde, é à la revouaillure.


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  • Bonjour à tous! Comme vous l'avez probablement constaté, Oldi Land est un brin à l'abandon en ce moment... la raison en est simple: actuellement, je ne peux pas beaucoup écrire, je suis en stage.

    En stage... mais pas seul.

    Car, je dois hélas le signaler, tous les jours, à mon lieu de travail, elles sont là.

    On ne les remarque presque pas. Seul l'oeil averti décèle leur présence, si, d'aventure, lui venait l'idée de franchir les bureaux pour s'aventurer vers les zones près des fenêtres. Petites, rondes, colorées. Désséchées. Raidies. Leurs corps flétris par les courants artificiels de la triste climatisation s'entassent sur les rebords internes des fenêtres. Elles semblent vivantes, joyeuses, guillerettes, mais sont immobiles, statiques, dans des positions biscornues et peu naturelles trahissant leur rigidité cadavérique.

    Pourquoi...?

    Sans doute leurs petits oeufs ont-ils senti la venue du réchauffement printanier. Elles sont sorties de leur couche, prêtes à voler dans le ciel azuré, pour égayer les enfants et aider les jardiniers dans leur quête ineffable d'extermination des saloperies bouffeuses de roses. Mais, là, bloquées par les fenêtres closes, ne pouvant faire demi-tour, acharnées contre la vitre, elles meurent. Tristes, seules, de faim, de déssèchement, de déshydratation avancée, que sais-je? Noires et rouges, comme les cartes à jouer, pourquoi ces êtres au petit coeur piquent-ils vers les carreaux pour aller chercher des trèfles? Pourquoi font-elles cela? Ne comprennent-elles pas que la lumière ne signifie pas toujours la liberté? Ne le comprennent-elles que lorsqu'elles la voient au bout du tunnel?

    Pourquoi...?

    Moi, le sauveur, alors, faisant fi de ma modélisation 3D, je bondis. J'ouvre l'huis, du moins je tente, il résiste. Il cède. Le vent s'engouffre dans la salle, elles sont libres. Mais elles ne peuvent bouger. Car l'instant fatidique est déjà passé.

    Pourquoi...?

    Pourquoi...?

    Pourquoi les hécatombes de coccinelles??

    Alors, l'émotion me submerge! Pensant à ces pauvres créatures, à peine nées et déjà mortes, je m'effondre en sanglots. Je frappe de mes poins amorphes la moquette grisâtre! Des larmes coulent le long de mes joues, lâchent mon menton, tentant de les ranimer, je tente le bouche-à-mouche, à bouche, pardon, mais ce ne sont que vaines tentatives! Ma précédente indifférence m'a laissé inerte face à la vie des insectes! Je suis responsable d'une avalanche de meurtres! Je ne mérite pas mon statut d'être évolué! Je ne suis qu'un lâche!

    Vidé, épuisé, je m'affale, tenant les victimes de ma désinvolture dans mes mains tremblotantes. Je sanglote.

    Alors le maître de stage, incrédule, me lorgne. Puis, il finit par lâcher:
    "Je sais pas s'il bosse bien, mais en tous cas, il ne ferait pas de mal à une mouche".


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    Ca y est, il est fait.


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  •      Damned! Fin Janvier, déjà?!?! Il est temps que je fasse ma mise à jour du blog...

         ...zut. Aucune idée. Commentons l'actualité, ce sera mieux que rien.

         - mort de Jacques Martin... ah, l'était déjà mort? Ah non, c'était un autre.
         - fin de l'affaire Clearstream... ah, en fait non? Tant mieux! Ca m'aurait embêté que ce procès prenne fin alors que j'ai toujours pas compris de quoi ça parlait.
         - Séïsme à Haïti? ...nan, ce serait de mauvais goût de faire de l'humour là-dessus.

         ...bon, décidément, je n'ai, semble-t'il, rien à dire... Oh! J'entends déjà les contestations: "Ôah, vas-y, tu fous rien en fait"... QUE NENNI! Petit sacripant!

         Car, ces derniers temps, je n'ai pas chômé... loin de là!

         Petite explication. J'ai toujours aimé écrire, inventer des histoires... et, mine de rien, mon "livre hédépargne" m'a permis de grandement améliorer mon talent en écriture (comparez le premier et le dernier chapitre de cette aventure: c'est flagrant). Et tout ça m'a motivé, à tel point que j'ai commencé... un roman! Hé oui, une vraie histoire indépendante de ce blog, que je compte bien envoyer à des éditeurs quand je l'aurai finie! C'est peut-être un brin utopiste, mais qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce pas!

         Bien évidemment, avant d'arriver à une version finale de ce texte, il me faudra le faire vérifier par des tiers, qui ne devront pas faire les choses à moitié (Calembour, ha, ha! Euh, bon.)... c'est pourquoi, en attendant le moment M, je vous livre ici un petit extrait de mon "Novonde" (titre provisoire). C'est un passage au style typiquement Oldien qui présente l'avantage de vous donner une idée de la chose sans révéler l'histoire! (je suis sadique, je sais ^^)

         En espérant que vous fassiez une bonne lecture!





    -     Grimpe sur la baballe ! Allez ! Vas-y ! Hopopop ! Vas-y ! Alleeeeeez… hop ! J’ai dit : hop ! Tu la vois, la baballe ? Oooh, agad’ comme elle est jôô-lie la baballe ! Et pitit Tkou-chey y va mon-ter sur la ba-ba-lleuh ! Voui, voui ! Hop ! Hop ! Eeet… hop ! Allez, allez…

    Le désert de Fromajoo…

    …n’était pas si désert que ça.

    Actuellement, 80% de sa population active, soit les trente-huit membres de la tribu nomade d’Usujé, bivouaquait à l’oasis de Fôn. Parmi eux, Tich, jeune garçon de douze ans, qui profitait de la pause pour dresser Tkou-chey, son lézard domestique. Opération du jour : monter sur un fruit séché qualifié de baballe. Nombre de tentatives : cent soixante-treize. Taux de succès : pitoyable. Une série d’attaques contre un porte-avions à l’aide de flans à la framboise aurait abouti à un meilleur pourcentage de réussite.

    Tkou-chey ricana. Ce genre d'acte passant relativement inaperçu sur un faciès de lézard, Tich ne comprit pas que son cher animal domestique se foutait ouvertement de lui.

    Animal domestique… tssss.

    Il détestait ce statut. Il valait plus que ça.

    Car, pour un lézard, Tkou-chey était prodigieusement intelligent.

    Les lézards de Fromajoo n’étaient pourtant pas réputés pour leur quotient intellectuel, celui-ci étant à peu près équivalent à celui des rochers sur lesquels ils faisaient bronzette. Tkou-chey le savait pertinemment, et c’était le premier à se poser des questions quand à l’origine de son prodigieux intellect.

    Il n’était pas né avec une intelligence supérieure : elle était venue comme ça, soudainement, sans crier gare, d’un seul coup, pof. Il serait idiot de dire qu’un beau jour elle lui était tombée du ciel, puisque dans ce désert il n’y avait que des beaux jours et que rien, pas même une goutte d’eau, ne tombait jamais du ciel ; mais c’était plus ou moins la même chose.

    Tkou-chey était devenu un lézard érudit alors qu’il vaquait à ses occupations reptiliennes dans un coin reculé des plateaux du sud de Fromajoo. S’avisant d’un petit creux, il avait tout benoîtement avalé un moucheron des sables, et l’instant d’après, il s’était posé des questions sur la pertinence du choix de son repas et quel effet il aurait sur son taux de cholestérol. Une demie seconde plus tôt, il ignorait l’existence de ce mot, à présent il pouvait le définir sans la moindre difficulté et l’épeler à l’envers.

    A la suite de cet étrange évènement, il avait réalisé à quel point sa vie désertique était nulle, morne et ennuyeuse, et avait décidé de rejoindre une caravane de nomades (qu’il prenait jusque-là pour de gros rochers mobiles). A présent, il était clair que c’était une très mauvaise décision.

    Il avait espéré trouver chez les humains des interlocuteurs de choix, les autres membres de son espèce ne s’étant révélés guère loquaces même lors de conversations simples (portant par exemple sur le spectre chromatique ou la photosynthèse). Mais, à défaut d’avoir le bon outil pour communiquer de manière orale avec les humains, à savoir des cordes vocales, il avait tenté de leur transmettre ses idées en griffonnant des formes dans le sable. Seul un gamin avait daigné s’intéresser à ses dessins, et depuis, loin de considérer son intelligence à sa juste valeur, il s’était mis en tête de le dresser, comme une bête. C’était affligeant.

    En bon boudeur, Tkou-chey avait décidé de ne consacrer aucune attention aux simagrées de son maître et à ses envies grotesques de lui apprendre des acrobaties imbéciles, pensant que le charmant bambin finirait par se lasser des échecs à répétition.

    Mais s’il y a quelque chose d’aussi têtu qu’un lézard intello, c’est bien un garçonnet de douze ans.

    Deviner quel parti céderait avant l’autre reviendrait à agresser deux murs de béton en leur lançant des oreillers puis de prédire sur lequel apparaîtra la première fissure.

    Pendant ce temps, Hoo, père de Tich et chef de la tribu, préparait le dgochë de midi (le dgochë est la spécialité culinaire de la tribu d’Usujé. Sa recette est simple : on prend tout ce qu’on trouve dans les environs, des cailloux bien replets aux squelettes de voyageurs égarés en passant par les gerbilles pas assez rapides pour échapper aux flèches ; on met l’ensemble dans une marmite remplie d’argile et on chauffe une heure en touillant. C’est dégueulasse, ça coupe l’appétit pour le reste de la journée, ce qui permet de traverser en toute sérénité les territoires où il n’y a rien à becqueter). Un tel repas était essentiel ; dès que la tribu lèverait le camp, il n’y aurait plus rien à grignoter sur son chemin avant plusieurs dizaines de kilomètres. L’oasis de Fôn était une bénédiction pour les nomades, la halte indispensable pour tous ceux qui traversaient le désert de Fromajoo. Il s’y trouvait tout ce qu’un quidam peut apprécier après avoir passé plusieurs jours à arpenter des dunes brûlantes, à savoir : de l’eau, de l’ombre.

    Et quelle ombre !

    L’étang providentiel occupant le centre de l’oasis était protégé des rayons solaires par une curieuse formation géologique : le menhir-suppositoire. Une flèche de pierre de plus de cent mètres de haut, un véritable phare pour les voyageurs égarés dans les dunes ardentes, découvert par de lointains ancêtres de la tribu d’Usujé qui l’avaient affublé d’un nom puéril car dans le désert on a rarement des occasions de rigoler. L’humour nomade n’était pas réputé pour être de très bon goût, la plus spirituelle des farces consistant à glisser un scorpion dans la sandale d’un ami, ou dans un autre habit plus intime.

    Les rares géologues qui avaient visité Fôn se perdaient en conjectures quant à l’existence d’une telle aberration minérale ; aucun mouvement tectonique ou activité sismique ne pouvait expliquer la présence de ce menhir au milieu de nulle part. Plus étrange encore, certains d’entre eux avaient tenté de carotter le monolithe pour déterminer sa composition interne, mais la foreuse s’arrêtait inéluctablement après s’être enfoncée d’une vingtaine de centimètres, butant contre une couche incroyablement dure et rendant un son métallique.

    Il y avait certainement là matière à réflexion, mais les géologues avaient fini par baisser les bras, clamant que le menhir-suppositoire n’était qu’une absurdité de plus comme on en voyait tant dans le monde, et qu’au vu des incroyables difficultés à surmonter pour arriver jusqu’à lui, cela ne valait pas la peine d’y consacrer ses journées. C’était juste un gros caillou bizarre, voilà tout, et basta.

    Quelques instants plus tard, le menhir-suppositoire allait acquérir un regain d’intérêt.

    Tkou-chey, ignorant cela et toujours harcelé par le bambin baballophile, soupira. Puis il décida de résoudre quelques équations du cinquième degré pour passer le temps. Devant cette séance de dressage particulièrement infructueuse, Tich conclut la chose suivante : son animal domestique étant capable de voir le futur, il avait un peu de mal à s’intéresser au présent.

    Précisons que les membres de la tribu d’Usujé attribuaient des pouvoirs magiques à tous les animaux de la planète. Les chats pouvaient guérir toutes les maladies d’un regard, les chmôs qui leur servaient de montures pouvaient faire disparaître un étang en une nuit (ça, c’était vrai, mais il fallait qu’ils aient vraiment très soif), et les lézards avaient des prémonitions.

    Concernant ce dernier point, c’était complètement faux. Si Tkou-chey avait pu voir l’avenir du monde, ou au moins le sien, il aurait eu la présence d’esprit de bouger de quelques centimètres.

    Trois secondes plus tard, le seul lézard au monde capable de rédiger un mémoire sur la physique quantique défunta.

                Clonk.

                Wizzz.

                Bam – skrotch.

                Tich cligna des yeux, trois fois. Il avait à présent devant lui un gros nuage de sable, derrière lequel gisait une lourde porte métallique, sous laquelle reposait un lézard très, très plat.

                La baballe, miraculeusement réchappée du dramatique aplatissement, roula jusqu’à sa sandale gauche.

                Le jeune garçon, les larmes aux yeux, tourna la tête pour déterminer d’où venait cet étrange projectile. Du menhir-suppositoire, semblait-il ; d’ailleurs, toute la tribu avait les yeux rivés sur lui.

    A mi-hauteur du monolithe était apparue dans la roche sableuse une ouverture rectangulaire. Trois quidams vêtus de combinaisons blanches s’y tenaient : un gaillard à barbe bombant le torse, et derrière lui, en retrait, une accorte jeune femme aux cheveux noirs et un petit grassouillet au teint pâlichon.

    -      Bien le bonjour, compagnons ! lança le barbu. Dites-moi, l’un de vous aurait-il un téléphone ?




    J'attends vos comms! Et ouaite and sî! ^^


     


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